Mutineries : un dimanche tendu en Côte d'Ivoire

Le mea-culpa des mutins ivoiriens jeudi dernier n’a pas été synonyme de fin des mutineries en Côte d’Ivoire. La ville de Bouaké a été ce matin le théâtre d’une nouvelle mutinerie de soldats qui réclament toujours le versement de primes. Il y aurait plusieurs blessés parmi les populations qui voulaient organiser une contre-manifestation.

L'appel au calme lancé par le général Sékou Touré, le chef d'état-major des armées, lors de la cérémonie de réconciliation entre mutins et gouvernement, une cérémonie retransmise à la télévision nationale, n'a pas été entendu par tous les soldats. Les mutins qui avaient pourtant accepté de retourner dans les casernes au nom de la solidarité nationale ont encore fait parler leurs armes. Aujourd'hui, ils sont sortis de leurs casernes une énième fois.

Les mutins se disent trahis par la délégation chargée de mener les négociations avec le gouvernement, entamées depuis jeudi. En termes plus clairs, ils ne renoncent pas à leurs primes. Pourtant, c'est ce que leurs représentants avaient annoncé avec beaucoup de faste et luxe devant le président Alassane Ouattara et à la RTI, la chaine de télévision nationale, il y a encore quelques jours.

Dans la matinée de ce dimanche 14 mai, de violents incidents ont eu lieu dans la ville de Bouaké, selon Rfi. Cette fois ci, les mutins ne se sont pas uniquement contentés d'exprimer leur colère en interdisant l'accès à la ville. Les soldats qui réclament toujours le versement de leurs primes sont passés à la vitesse supérieure. Visages fermés, doléances en bandoulière, les mutins de Bouaké qui n'excluent plus d'aller à l'affrontement, ont tiré des balles réelles sur les habitants de la ville qui se regroupaient en tout début de journée, pour organiser une contre-manifestation.

 « Ceux-ci ont ouvert le feu, d'abord en l'air puis en direction de la foule. Des passants ont été molestés. Il y a eu, au moins, six blessés dont deux par balle, selon les premiers témoignages » précise rfi.

Les sapeurs pompiers jettent de l'huile sur le feu

Ce mouvement d'humeur ne concerne pas seulement la ville de Bouaké. Les mutins ont également dressé des barrages à Oungolodougou, empêchant toute circulation dans cette dernière ville ivoirienne faisant frontière avec le Burkina Faso.

« Les mutins ont dressé des barrages empêchant toute circulation à la frontière entre les deux pays. Ils tiennent toujours les corridors. Plusieurs cars sont en attentes, je ne peux pas vous dire combien exactement », informe  pour sa part VOA qui cite une source militaire.

La désobéissance s'est aussi généralisée dans presque toute la grande muette. Les sapeurs-pompiers militaires, connus pour leur silence habituel, ont élevé leur voix pour se faire entendre ce matin en suspendant toutes leurs activés à Abidjan, Bouaké, et Korogho. Les soldats du feu réclament aussi leurs primes de guerre. Ils font partie des 8400 soldats mutins.

Depuis le mois de janvier, le pays durement touché par l'effondrement des cours du cacao, vital pour son économie est en proie à une série de mutineries. Les mutins réclament des primes et des meilleurs conditions de travail.

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