Côte d'Ivoire : les ex-rebelles des forces nouvelles suspendent leur mouvement revendicatif

Les ex-rebelles des forces nouvelles, qui avaient soutenu le président Ivoirien Alassane Ouattara lors de la crise post-électorale de 2011, ont bloqué ce matin l’accès sud de la ville de Bouaké avant de suspendre momentanément leur mouvement d’humeur. Les mutins qui réclament «leur part du gâteau» disent être entrés en contact avec le gouvernement ivoirien qui observe de près la mutinerie.

Les ex-rebelles des forces nouvelles ont choisi la voie de la sagesse en suspendant momentanément leur mouvement d'humeur. Joint par BBC Afrique, le porte-parole des mutins a estimé que leurs doléances sont en train d'être étudiées par le gouvernement.

«Nous avons également contacté le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, qui a déclaré que le gouvernement observe la situation, essaie de la comprendre et travaille aussi à calmer le jeu», a déclaré Mamadou Ouattara, le porte-parole des mutins.

Ces anciens membres des forces nouvelles avaient occupé le nord de la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011. Lors de la crise post-électorale entre 2010 et 2011 opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, ces «démobilisés», comme on les surnomme, avaient soutenu l'actuel chef de l'Etat. Ce matin, ils ont bloqué l'accès sud de la ville de Bouaké, située dans le centre du pays, pour réclamer «leur part du gâteau», estimée à quelques millions de Fcfa. «On veut 18 millions de Fcfa par personne, la reconnaissance de notre grade de caporal et notre intégration dans l'armée», avait affirmé Mamadou Ouattara à BBC Afrique.

Après la victoire d'Alassane Ouattara, une partie de ces rebelles a été intégrée dans l'armée régulière ivoirienne, tandis que les autres ont été démobilisés dans le cadre d'un processus de désarmement et de réinsertion. Aujourd'hui, ces hommes ne sont plus considérés comme des soldats. Et faute de statut officiel, ils n'ont droit à aucune prime. Désormais, ils veulent se faire entendre.

Ce blocage a empêché des centaines de véhicules de circuler dans la deuxième ville la plus peuplée du pays. L'armée ivoirienne a été dépêchée sur les lieux, mais cette dernière, qui n'a pas reçu l'ordre d'intervenir, a préféré observer de près la situation.

Pas de prime pour tout le monde

Au mois de janvier dernier, la Côte d'Ivoire avait été secouée par une série de mutineries. De nombreuses villes du pays ont été bloquées par des soldats réclamant des primes et des augmentations de salaire. Mais cette colère avait été noyée après qu'un accord ait été trouvé entre les mutins et le gouvernement : dans un premier temps, il a été promis aux hommes en tenue de guerre une prime de 5 millions Fcfa et 1 million de Fcfa chaque mois, jusqu'au solde des 12 millions pour chaque soldat. N'ayant pas participé à ces révoltes, les anciens soutiens d'Alassane Ouattara ne sont pas concernés par ces avantages.

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