Kenya : jour de vote décisif pour l’une des plus dynamiques économies d’Afrique de l’Est

Ce mardi 8 août, les Kényans sont attendus aux urnes pour élire leur nouveau président. Comme en 2013, le scrutin se résume en un duel entre le président sortant Uhuru Kenyatta et l’opposant historique Raila Odinga. Au-delà du choix d’un nouveau président, le processus électoral s’annonce comme un test décisif pour ce pays dont l'économie, est l’une des plus dynamiques de la région.
Quelque 20 millions de Kényans (5 millions de plus que lors des dernières élections) devraient se diriger ce mardi vers les bureaux de vote pour élire leur prochain président,

De nouveau, le Kenya a rendez-vous avec l'histoire. Ce mardi 8 août se tiendront des élections générales avec comme scrutin phare, l'élection d'un nouveau locataire pour la State House, la présidence du pays. Comme en 2013, c'est le même casting que les électeurs vont devoir départager avec le président sortant Uhuru Kenyatta qui affronte de nouveau le candidat de l'opposition Raila Odinga. Après deux tentatives, l'opposant historique tente à nouveau de briguer la magistrature suprême du pays.

Et comme en 2013, la campagne électorale a été particulièrement tendue avec des violences qui se sont soldées par la mort de plusieurs personnes, notamment celles du principal responsable du département informatique de la Commission électorale nationale. Quelques jours auparavant, c'est la maison du vice-président Williams Ruto, colistier du président Kenyatta pour un second mandat à la tête du pays, qui a été pris pour cible par des assaillants armés. Ces évènements ne sont que les signes des tensions qui ont prévalu tout au long de la campagne, également marquée par la virulence des propos xénophobes amplifiés par des foyers de violences ethniques.

La veille du scrutin, plusieurs entreprises locales ont appelé leurs employés à faire preuve de prudence et les différentes ambassades -surtout occidentales- ainsi que les représentations locales  d'institutions et d'organisations internationales ont appelé les expatriés à rester chez eux. Certains bidonvilles de Nairobi, où se concentrent d'habitude les violences, ont commencé à se vider de leurs habitants, craignant d'être pris à partie à la suite de la proclamation des résultats, selon les témoignages rapportés par lesmédias locaux.

Les autorités ont annoncé avoir déployé près de 200 000 soldats pour assurer la sécurité du scrutin qui se tient parallèlement sous la menace d'attaques des Shebabs, la secte islamiste somalienne qui mène régulièrement des opérations sanglantes dans le pays.

Une économie dynamique plombée par des violences électorales à répétition

Ce climat assez délétère dans lequel se tient le scrutin n'est pas sans rappeler les douloureux évènements du scrutin présidentiel de 2013, mais aussi et surtout ceux de 2007 et 2008 où les violences post-électorales se sont soldées par plus d'un millier de morts. Des organisations internationales comme la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) ou Human Right Watch ont d'ailleurs estimé nécessaire de rappeler, à travers deux rapports différents, les causes des violences enregistrées il y a dix ans. Plusieurs analystes constatent que les mêmes ingrédients sont aujourd'hui réunis pour que la situation explose. Ils appellent ainsi les candidats et le gouvernement à tout faire pour garantir la sérénité et la transparence du scrutin.

Au-delà de l'élection d'un nouveau président à l'issue d'un scrutin qui s'annonce assez serré, la journée de ce 8 août sera décisive pour le Kenya, puisque l'enjeu est d'occulter toute violence postélectorale, au risque de voir l'image du pays encore une fois ternie. Le Kenya est en effet une des économies les plus dynamiques de la sous-région et même du Continent avec, depuis 2013, une croissance annuelle moyenne de 5%. Grâce à la mise en œuvre de projets d'infrastructure d'envergure, le Kenya est devenu l'une des destinations africaines les plus prisées par les investisseurs, avec un secteur financier attractif et une industrie en plein essor.

Le pays fait face à d'importants déficits sociaux avec une croissance encore peu inclusive et une inflation galopante des prix des produits de première nécessité, des thèmes qui ont été au cœur des programmes portés par les deux candidats.

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