Donald Trump s'alarme de la concurrence chinoise en Afrique

Dans un document envoyé par l'équipe de transition de Donal Trump au département d'État américain et cité par le New York Times, le nouveau président des USA livre une réflexion sur la concurrence livrée par la Chine à son pays en Afrique et sur les échecs américains sur le continent noir. L'Afrique devrait-elle s'attendre à des changements très prochainement ?

Même à quelques jours de son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump ne cesse de susciter des incertitudes sur sa politique vis-à-vis de l'Afrique. Le président élu multiplie les déclarations et oblige soit à lire entre les lignes soit à analyser son avis pour en sortir une conclusion. Et c'est l'exercice auquel il a encore acculé les observateurs dans le document envoyé par son équipe de transition au département d'État. Donald Trump aborde la suprématie commerciale de la Chine en Afrique, s'interroge sur la pertinence de la présence américaine en Afrique et sur les échecs de la première puissance militaire dans sa traque contre les jihadistes sur le continent noir.

Les USA dépassés en Afrique

Le président élu n'accepte manifestement pas le rang qu'occupe son pays derrière la Chine en Afrique. Selon le document cité par le New York Times, Donald Trump s'interroge sur ce rang et aura à cœur de travailler sur ce dossier lors de sa présidence.

Selon un rapport de l'organisation mondiale du commerce en 2015, les exportations de la Chine vers l'Afrique étaient élevées de 103 milliards USD, alors que les États-Unis traînaient derrière avec 27 milliards USD. Depuis 7 ans, l'empire du milieu est premier partenaire commercial de l'Afrique et ne perd pas de temps pour conforter cette place. Les banques chinoises, très souvent, accordent des prêts en milliards USD aux pays africains dans le cadre de divers projets, infrastructurels, énergétiques, éducatifs, sportifs... Se sont d'ailleurs des entreprises chinoises qui exécutent ces projets. A en croire les chiffres donnés par Baker and McKenzie, entre 2009 et 2014, les contrats de la Chine ont atteint en Afrique 398 milliards USD, soit environ 54 milliards USD par an. Pendant ce temps, les USA se contentent des 8 milliards USD de contrats annuels. Des constats qui interrogent Donald Trump, qui pourra se féliciter de la place de premier investisseur étranger de son pays en Afrique.

En effet, selon sources de Ernst & Young en 2015, il ressort que les États-Unis trônent sur le chapitre des investissements directs étrangers en Afrique devant la Chine, elle aussi devant se contenter d'une pauvre septième place. Avec le programme AGOA (African growth opportunity act), plusieurs milliards ont été investis par les Américains en Afrique. Le programme a d'ailleurs permis de créer 300 000 emplois en Afrique et 120 000 aux USA. Le chef de l'État Américain, qui s'interroge aussi sur la pertinence de la présence de son pays en Afrique, ne pourra pas revenir sur ces investissements.

De la présence américaine en Afrique

Dans le fameux document cité par le quotidien new-yorkais, Donald Trump ne s'est évidemment pas empêché de s'interroger sur la pertinence des interventions de son pays en Afrique. Le nouveau président a posé deux questions.

Une première s'interrogeant sur pourquoi il faut continuer à attribuer l'aide américaine alors que les dirigeants du continent sont pour la plupart trempés dans la corruption. Et une seconde se demandant pourquoi l'Amérique a échoué dans la traque d'un des dirigeants terroristes en Ouganda, face au groupe Boko Haram ou encore Al Shebaab en Afrique de l'Est. Dans la tournure de ces questions, beaucoup d'observateurs ont pu voir un prochain retrait des USA du continent. « Les questions sont normales comme l'aurait fait n'importe quelle administration entrante... [Il ressort une] vision plus court-termiste et étriquée des intérêts américains en Afrique, avec moins d'implication auprès des États du continent », analyse Monde Muyangwa, directeur du programme Afrique à la Woodrow Wilson Institute. Donald Trump mettrait ainsi en question deux décennies de collaboration active entre les USA et l'Afrique.

Cependant certains faits pourraient laisser penser que la politique africaine de l'Amérique ne pourra pas profondément changer, même si Trump en avait envie. Notamment sur le plan de la coopération militaire, où dans sa démarche de contrer le terrorisme, il devra faire avec l'Afrique. « L'Amérique s'est fixée pour objectif de travailler sur les aspects sécuritaires partout en Afrique et dans le monde. Investir dans la sécurité ici au Cameroun, c'est avant tout investir dans notre propre sécurité. Notre objectif est de faire en sorte que les pirates, les braconniers et les terroristes, se retrouvent en face de notre méthode de riposte partout où ils se trouvent », avait déclaré Robert P. Jackson en 2013, alors ambassadeur des USA au Cameroun.

Une chose est sûre, certaines traques aux seigneurs de guerre vont s'arrêter. Aussi l'Afrique subira sans doute les effets directs ou collatéraux de la politique générale de l'administration Trump. Mais le nouveau Big Boss, qui ne s'est jamais spécifiquement exprimé sur l'Afrique, laisse planer encore quelques doutes concernant certains programmes dont ''Power Africa'' et ''Trade with Africa''. Ces deux n'auront pas eu le temps d'afficher des résultats avant le départ vendredi prochain du président Obama.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 19/01/2017 à 14:40
Signaler
Le president qui trouves les idees qu'il faut et non le va t en guerre que l hypocrite d Obama

à écrit le 19/01/2017 à 6:57
Signaler
"Se sont d'ailleurs..." au lieu de "Ce sont". Faites relire vos textes avant de les diffuser.

à écrit le 18/01/2017 à 17:48
Signaler
Ben oui, je l'ai mentionné plusieurs fois: la Chine est le premier créancier des US, mais les Chinois ne sont pas resté assis sur leur montagne de dollars. Ils ont investi en Afrique, en Amérique du Sud et commence maintenant en Europe. Que Trump s'e...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.