Burkina : le Bilan live de Roch Kaboré !

Pour son premier anniversaire à la tête du Faso, le président burkinabé a choisi de faire dans l’air du temps en présentant son bilan en live d’abord avant de faire face à la presse nationale. L’occasion pour Roch Marc Christian Kaboré de revenir sur les faits majeurs de sa première année de mandat et de décliner de nouvelles promesses pour 2017.

C'est dans l'air du temps et pour ainsi dire à la mode et le président du Burkina Faso a suivi le mouvement très en vogue ces dernières années en Afrique. A l'occasion de son premier anniversaire à la tête du pays, Roch Marc Christian Kaboré, a choisi de sacrifier à la mode en échangeant d'abord en live sur les réseaux sociaux avec les internautes burkinabés avant de faire face à la traditionnelle conférence de presse avec les journalistes du pays.

La 29 décembre dernier, cela faisait en effet un an que Roch Kaboré préside aux destinées du Burkina Faso et pour échanger sur les actions engagées par son gouvernement sur cette période, il a tenu à échanger avec les internautes burkinabés dès la veille de la commémoration. Un exercice inédit dans le pays mais pas vraiment dans la sous région puisque plusieurs chefs d'Etats se sont sacrifiés à ce qui est en train de devenir une nouvelle tradition sur le continent.

« Ce rendez-vous inédit du chef de l'Etat burkinabè avec ses concitoyens sur les réseaux sociaux se situe dans le cadre du bilan de sa première année d'exercice du pouvoir d'Etat » ont d'ailleurs expliqué ses conseillers en communication qui rappellent que le président du Faso est suivi par plus de 9500 followers sur son compte twitter et « avec lesquels il partage régulièrement ses nouvelles et ses opinions sur des questions d'intérêt majeur ».

L'exercice s'est en tout cas relevé assez édifiant puisque le président du Faso s'est prêté au jeu en répondant en live puis en direct sur « Périscope » à ses concitoyens qui n'ont pas hésité à aborder toutes les questions chaudes de l'actualité burkinabé et même des sujets qui, sous d'autres cieux, auraient fâchés.

Dans l'ensemble, le président est parvenu à tirer son épingle du jeu en répondant à toutes les questions qui n'ont cessé d'affluer tout au long du live, au point où le président Roch a décidé de rallonger le temps imparti pour l'exercice. L'échange a ainsi duré près de 90 minutes durant lesquels plusieurs sujets ont été évoqués notamment la sécurité qui semblent ravir la première place des préoccupations des burkinabés mais également d'autres dossiers politiques ou relatifs à la gestion des anciens régimes notamment lors de la transition de 2014-2015 ou celle plus problématique de Blaise Compaoré dont l'ombre semble encore hanter les internautes.

Une ébauche de bilan et pleins de promesses

Le lendemain du tweet-live présidentiel qui correspond à la date anniversaire de sa prise de fonction,  le chef de l'Etat burkinabé  s'est entretenu, également en direct,  avec une dizaine de journalistes de la presse nationale du pays. S'il est très tôt pour parler de bilan, Roch Kaboré a livré quelques détails sur sa gestion des affaires au sommet de l'Etat.

 « La rupture dont on parle, n'est pas simplement une rupture au niveau gouvernemental, c'est une rupture au niveau des mentalités des Burkinabè de façon générale ».


Selon la direction en charge de la communication de la présidence du Faso, l'entretien qui a été réalisé depuis le palais présidentiel de Ouaga 2000 a été retransmis en direct sur les différentes chaines de télévisions publiques et privées ainsi que sur les antennes des radiodiffusions nationales publiques et privées. Le président Roch est ainsi revenu sur la situation sécuritaire du pays à la suite des attaques terroristes qui ont endeuillées le pays au cours de l'année qui s'achève.

Le chef de l'Etat burkinabé a également profité de l'occasion pour  annoncé « une réorganisation de l'Armée nationale avec comme premier signal fort, la nomination le 28 décembre 2016 d'un nouveau chef d'Etat-major général des Armées en la personne du Colonel-Major Oumarou Sadou ». Il a aussi laissé entendre qu'il pourrait se décharger de son poste de ministre de la Défense tout en réitérant son engagement à renforcer  « l'équipement des forces armées ainsi que du renseignement en vue de faire face efficacement aux menaces terroristes ».

« Il y a des Burkinabè qui se sont inscrits dans l'axe du terrorisme. Ils ont été arrêtés au Mali et  lorsque nous avons envoyé la sécurité pour les interroger, un des Burkinabè a dit que si c'était à refaire, il le referait sans sourciller. C'est pour dire qu'il ne faut pas toujours voir le mal ailleurs »

Une nouvelle constitution pour une 5e République

Sur le volet politique, la direction de la communication de la présidence du Faso qui a publié un résumé sommaire de l'entretien, a rapporté que  le chef de l'Etat a abordé le passage à la Ve République, « une promesse de campagne à laquelle il attache du prix et pour laquelle une Commission constitutionnelle a été mise en place et est à pied d'œuvre pour présenter un avant-projet de Constitution consensuelle en vue de son adoption par référendum".

« Il ne m'appartient pas en tant que président du Faso, d'aller à Abidjan pour rencontrer Blaise Compaoré. Si nous devons parler, c'est au Burkina Faso, C'est là notre pays  ».

Le président a évoqué certains dossiers judiciaires notamment le cas de l'ancien premier ministre de la transition, Yacouba Zida, mais aussi avec son fidèle allié et actuel président de l'Assemblée nationale, Salif Diallo, ainsi que le cas de son ex mentor et ancien homme fort du pays Blaise Compaoré.

« Comme vous le constatez, le général Zida n'est pas rentré. Il a été passé en conseil de discipline et sera rayé des effectifs des forces armées nationales ».

 S'agissant du bilan économique, ce sont les promesses du financement du programme de mandat, le PNDES,  à hauteur de 18 000 milliards F CFA qui ont été mis en avant par le président Kaboré qui a appelé « de tous ses  vœux à une union sacrée du peuple burkinabè pour une mise en œuvre réussie de ce référentiel de développement ».

Le volet social a également été abordé durant l'entretien bilan du président du Faso qui a promis sur ce plan de veiller au développement des infrastructures mais a aussi insisté «pour la maîtrise de la fécondité en vue de juguler la croissance galopante de la population ». D'autres questions comme l'emploi pour les jeunes et les femmes ont été évoqué par Roch Marc Christian Kaboré pour ce bilan qui s'annonce comme le premier d'une série de rituel annuel jusqu'à la fin de son mandat.

Le président s'est dit en tout cas réjoui de cet exercice et a promis d'en rééditer l'expérience qui a été surtout été assez opportune pour les citoyens qui se sont largement répandus en commentaires et interprétations de la prestation du chef d'Etat burkinabé qui a été certes prudents mais pas assez avares en non-dits.

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