Afrique du Sud : McKinsey gèle ses activités avec le secteur public

Face au scandale, McKinsey a décidé de geler toute collaboration avec les entreprises publiques sud-africains en attendant l’aval de son comité des risques. Eskom devra de son côté faire face à la justice et à une commission d’enquête parlementaire.
Amine Ater

Le cabinet américain McKinsey & Co vient de suspendre sa collaboration avec les entreprises publiques sud-africaines. Une décision qui intervient après qu'une enquête interne du cabinet ait pointé du doigt le fait que l'agence n'ait pas suivi ses propres procédures lors de sa collaboration avec Eskom, la compagnie d'électricité du pays.

Ondes de choc

Cette décision s'inscrit dans les dommages collatéraux causés par l'onde de choc liée à la polémique Zuma/Gupta. Bien que McKinsey n'ait pas eu de liens directs avec une entreprise de la galaxie Gupta et n'ait effectué aucun paiement pour obtenir directement ou indirectement des contrats, l'entreprise a décidé de suspendre ses travaux en cours avec l'ensemble des entreprises d'Etat sud-africaines en attendant la conclusion de l'examen lancé par le nouveau comité des risques du cabinet

Pour l'heure, aucune enquête officielle ne cible McKinsey, ni les allégations selon lesquelles la famille Gupta aurait utilisé sa proximité avec le président Jacob Zuma pour obtenir des contrats avec les opérateurs publics, notamment Eskom qui fournit 90% de l'électricité consommée en Afrique du Sud. Même constat sur la relation d'affaires entre McKinsey et le groupe Trillian dont le principal actionnaire, Salim Essa, proche des Gupta a été obligé de revendre ses parts en juillet dernier.

Enquête interne

Le cabinet a ainsi offert de rembourser près de 1 milliard de rands (75 millions de dollars) de frais issues de sa collaboration avec Eskom, si le contrat unissant les deux entités est déclaré illégal par la justice. Parallèlement, l'entreprise publique devra faire face à une enquête officielle sur les contrats accordés lors des dernières années. Eskom devra également répondre aux interrogations des parlementaires sur sa gestion.

McKinsey devra donc mettre en stand-by une grande partie de ses activités sud-africaines, en attendant que son comité des risques n'examine et n'approuve l'ensemble des opérations en cours. Ce comité a déjà condamné la collaboration avec Trillian qui n'aurait pas été effectuée selon les règles de l'art. Selon un communiqué de McKinsey, l'entreprise aurait commis « plusieurs erreurs de jugement et de procédure », ce qui a entraîné la sanction de certains employés pour « violation de normes professionnelles ».

Amine Ater

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