Sous la menace d'une pénurie, le Sud-Soudan retient son souffle à l’approche des élections kényanes

La possibilité de troubles post-électoraux au Kenya inquiète tout autant les forces de sécurité kényanes que les importateurs sud-soudanais. En effet, le pays est dépendant des importations transitant par le port de Mombasa, notamment pour le blé et les matériaux de construction. Le Sud-Soudan raffine également sa production de pétrole au Kenya.
Amine Ater
Faisant déjà face à des pénuries alimentaires, le Sud Soudan se prépare à une éventuelle fermeture des routes commerciales avec le Kenya en cas de violences post-électorales.

L'approche des élections au Kenya, prévues pour le 8 août fait craindre aux kényans le retour des violences comparables à celles enregistrées lors du scrutin de 2007. Mais les répercussions d'éventuels incidents majeurs ne se limiteraient pas au territoire kényan. En effet, l'hypothèse d'un scénario similaire à celui de 2007 est étudiée sérieusement par les négociants et importateurs qui opèrent au Soudan du Sud.

Dépendance au voisin kényan

Bien que la plupart des approvisionnements alimentaires dont dépend le Sud-Soudan proviennent de l'Ouganda, un climat instable au Kenya pourrait affecter l'importation de produits comme le blé, les matériaux de construction ou encore les épices qui transitent via le port kényan de Mombasa. D'ailleurs, la chambre de commerce de Juba vient d'inviter officiellement les propriétaires de conteneurs transitant via Mombassa à les sortir du territoire kényan avant le 8 août prochain.

Une éventuelle escalade de violences post-électorales au Kenya représente également une menace pour le secteur pétrolier sud-soudanais. Une relation qui s'explique par la dépendance de Juba vis-à vis de l'outil industriel kényan, vu que le Sud-Soudan ne possède pas de raffineries. Ce qui l'oblige à exporter sa production vers le Kenya pour assurer la première transformation de son brut. Les récentes déclarations de l'association des agents maritimes du Kenya ont également favorisé l'inquiétude de Juba sur les répercussions de violences au Kenya.

Peur sur la route ougandaise

L'association vient en effet de confirmer qu'elle s'attendait à manquer son objectif de fret annuel en raison « de possibles violences suite aux élections ». Les opérateurs ont ainsi fait savoir que les volumes d'expédition seront probablement au plus bas en juillet et en août. Parallèlement, les routes d'approvisionnement via l'Ouganda, ont enregistré dernièrement des attaques dont les auteurs n'ont pas été identifiés, alors que le gros des importations alimentaires transitent par cette voie.

Enclavé, le Sud-Soudan est en état de guerre civile depuis décembre 2013. Le pays doit également faire face à des pénuries alimentaires, qui affectent la moitié de sa population, alors que l'inflation explose à 150%. Une situation alarmante alors que le chef de l'opposition de Raila Odinga, a prévenu qu'il n'accepterait pas la défaite et que ses partisans pourraient se rendre dans les rues si les résultats ne sont pas jugés crédibles. D'ailleurs, le président Uhuru Kenyatta a perdu du terrain face à Odinga dans les sondages.

Amine Ater

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Commentaire 1
à écrit le 04/08/2017 à 12:00
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Comment le continent le plus riche du monde se retrouve sans arrêt à gérer sans arrêt des famines ? C'est simple nous autres occidentaux avons d'abord commencé par piller leur population, ensuite leurs matières premières pour actuellement piller ...

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