Togo-Ghana : le transit frontalier désormais assuré 24h/24

Le Togo et le Ghana ont convenu de nouveaux accords de coopération visant à renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays. Il s’agit de l’opérationnalisation et la gestion du poste de contrôle juxtaposé de Noépé-Akanu et l’engagement pris par les deux parties d’ouvrir leurs frontières terrestres, 24h/24 et 7 j/7. L’initiative qui répond aux exigences de la CEDEAO, dont le président togolais assure actuellement la présidence, permettra d'assurer la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO, une des priorités que s’est assignée Faure Gnassingbé pour son mandat à la tête de l’organisation communautaire.
Les présidents Nana Akufu-Addo (g) et Faure Gnassingbé, lors de la visite officielle du président ghanéen au Togo, en mai dernier.

«Non stop Border» ! Les frontières entre le Togo et le Ghana seront bientôt ouvertes 24H/24 et sept jours sur sept afin de favoriser davantage le commerce frontalier entre les deux pays. La décision, annoncée depuis longtemps par les chefs d'Etat des deux pays, a été entérinée à l'issue de la  commission mixte qui s'est tenue à Accra les 26 et 27 juillet. A cette occasion, le Togo et le Ghana ont signé une série de nouveaux accords bilatéraux, parmi lesquels celui sur l'opérationnalisation et la gestion du poste de contrôle juxtaposé de Noépé-Akanu, situé à 30 km à l'est de Lomé, et un accord de coopération sécuritaire avec l'engagement pris par les deux parties d'ouvrir leurs frontières terrestres, 24h/24 et 7j/7.

A travers cette décision, les deux pays se conforment à une des exigences de la Communauté économiques des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont la présidence est actuellement assurée par le chef d'Etat togolais. Le président Faure Gnassingbé a en effet décidé de faire de la libre circulation des personnes et des biens, la priorité de son mandat à la tête de l'organisation communautaire, au même titre que la gestion de la problématique sécuritaire, la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, ainsi que la santé.

C'est le 5 mai dernier que le président Faure et son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo, en visite officielle à Lomé, ont annoncé cette décision prise d'un commun accord entre les deux pays.

Jusque-là, la frontière entre le Togo et le Ghana est fermée toutes les nuits, ce qui constitue un sérieux obstacle à la circulation des personnes, mais surtout des marchandises non seulement entre les deux pays, mais aussi dans l'espace sous-régional. Les ports de Lomé au Togo et ceux de Tema, Takoradji, Accra ou Témalé au Ghana constituent en effet des portes d'entrée de marchandises de tout genre et de débouchés de produits à l'export pour plusieurs pays de la sous-région, notamment ceux de l'hinterland ouest-africain (Niger, Mali et Burkina).

Difficile processus d'intégration

La CEDEAO qui regroupe 15 pays d'Afrique de l'Ouest vise à promouvoir l'intégration sous-régionale à travers l'instauration d'une zone de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux. Le processus est certes bien avancé par rapport à la plupart des espaces communautaires sous-régionaux du continent, mais sur le terrain, les nombreuses décisions prises au niveau de l'organisation souffrent d'application concrète.

Des initiatives comme celles que viennent de prendre le Ghana et le Togo et qui s'ajoutent aux accords du même genre déjà prise par d'autres pays de l'espace CEDEAO, s'inscrivent donc dans la droite ligne des objectifs de l'organisation sous-régionale. «La mise en œuvre de cette ambition répondrait à l'une des préoccupations de la CEDEAO qu'est l'effectivité de la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace communautaire», a d'ailleurs reconnu le chef de la diplomatie togolaise Robert Dussey pour qui « 'accession à la présidence de la Cédéao de Faure Gnassingbé devrait être un atout pour dynamiser les échanges bilatéraux entre le Togo et ses voisins, mais aussi dans tout l'espace sous-régionale».

Dans la feuille de route de sa présidence à la CEDEAO, exposée à Lomé en début du mois de juillet par le président de la Commission, Marcel De Souza, en compagnie du ministre Dussey, le président Gnassingbé a dévoilé quelques grands axes de l'approche qu'il entend prioriser pour rendre effective la libre circulation dans l'espace communautaire. «Cette libre circulation connaîtra une véritable concrétisation dès la mise en place du tarif extérieur commun, de la fin des barrières douanières, de l'introduction d'une carte d'identité unique et de la définition d'un cadre commun pour les permis de résidence et de travail », ont entre autres détaillé les deux parties dans le document sanctionnant la rencontre.

Des engagements de bonne foi qui devraient être concrétisés sur le terrain et à travers des procédures impactant le quotidien des populations et des hommes d'affaires, notamment l'ouverture des frontières et mise à l'écart des entraves rencontrées sur les différents circuits commerciaux de l'espace CEDEAO.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.