Afrique du Sud : le ministre des Finances « préoccupé » par l'affaire Gupta

Malusi Gigaba, réputé « fidèle parmi les fidèles » de Jacob Zuma vient de surprendre en déclarant publiquement « son inquiétude » sur les possibles collusions entre les clans Gupta et Zuma. Le ministre des Finances a également annoncé son appui à la mise en place d’une commission d’enquête judiciaire qui devra statuer sur le sujet.
Amine Ater
La portée des liens entre les clans Zuma et Gupta "suscitent l'inquiétude" de Malusi Gigaba, ministre des Finances et fidèle parmi les fidèles de Jacob Zuma

Les accusations de collusions entre la richissime famille Gupta et l'entourage du président Jacob Zuma continuent à générer des critiques à l'égard de la présidence. La dernière en date est assez « inédite », vu qu'elle provient du ministre des Finances Malusi Gigaba, fidèle parmi les fidèle du très contesté président sud-africain. Pour rappel, ce dernier a été nommé à la tête des Finances, en remplacement de Pravin Gordahn jugé hostile à l'action gouvernementale, lors d'un remaniement à la hussarde qui a déclenché la pire crise interne de l'histoire de l'ANC.

Eskom, l'affaire de trop

L'ex-ministre de l'Intérieur a ainsi déclaré publiquement, le vendredi 8 juillet son « inquiétude quant à l'influence qu'exercerait la famille Gupta pour obtenir des contrats avec des entreprises publiques ». Des commentaires inattendus venant d'un proche de Jacob Zuma qui ont été formulés après que le producteur/distributeur d'électricité, Eskom ait suspendu son directeur financier, Anoj Singh. Ce dernier est visé par une enquête sur un possible traitement préférentiel en faveur d'entreprises détenues par la famille Gupta.

Gigaba a déclaré lors d'un passage dans une radio sud-africaine, que « ces allégations sont très dommageables pour la perception des investisseurs, des agences de notations et de la gouvernance de nos entreprises publiques ». Un commentaire qui réponds à des questions sur la fuite d'une série de courriels qui détaillent les relations entre les Gupta et la présidence sud-africaine. Le ministre des Finances a par ailleurs fait part de sa « préoccupation et de la nécessité d'établir ses allégations ».

Fronde ou calcul politique ?

Gigaba a également apporté son appui à la mise en place d'une commission d'enquête judiciaire sur le sujet. Une commission dont la création était sollicitée par le principal organisme de surveillance anti-corruption du pays, dès 2016. Des allégations sur la collusion entre les familles Gupta et Zuma qui s'enchaînent depuis 2016 et qui ont été critiquées par les principaux cabinets de notations internationaux.

Reste à savoir, si cette sortie de Gigaba représente un signe avant-coureur d'une rupture entre l'entourage de Jacob Zuba et la famille Gupta, ou un début de fronde du ministre des Finances vis-à-vis de la présidence. Les deux scénarios pourraient être perçus comme une mesure pour ramener le calme au sein de l'ANC, où le leadership de Zuma est de plus en plus contesté. En effet, seule la discipline interne du parti a permis au président de contrecarrer les motions de censures déposées à son égard au parlement.

Amine Ater

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