L'onde de choc «Riot Tinto» a finalement atteint Londres. L'office britannique chargée de traquer les délinquants financiers, le Serious Fraud Office (SFO), ouvre une enquête pour corruption présumée contre le groupe minier multinational anglo-australien en Guinée. Le SFO a fait cette annonce le 25 juillet dans un communiqué précisant que l'enquête est orientée sur des faits présumés de corruption et sur les activités du groupe Riot Tinto en Guinée Conakry. Des employés ou personnes associées sont également dans le collimateur de l'agence britannique.
Un versement occulte de 10 millions de dollars
Cette nouvelle investigation sur les affaires du groupe en Guinée vient s'ajouter aux procédures judiciaires lancées quelques mois plutôt par la police fédérale australienne sur la saga qui éclabousse Riot Tinto depuis plusieurs années dans le pays d'Alpha Condé.
Tout a commencé en 2011 après un versement occulte de 10,5 millions de dollars effectué par le groupe anglo-australien pour obtenir un permis d'exploitation du méga-gisement de fer guinéen à Simandou dans la région forestière de Conakry. Au centre de l'affaire, François de Combret, un Français et conseiller du président Guinéen, Alpha Condé. L'homme qui est par ailleurs banquier aurait été payé par Riot Tinto pour permettre à l'entreprise d'obtenir des concessions minières à Simandou.
En novembre 2016, le groupe a reconnu le caractère nébuleux de cette transaction en limogeant deux responsables du gigantesque projet de la mine de Simandou en Guinée. «Le conseil d'administration considère que ces cadres n'ont pas respecté les normes attendues d'eux en vertu de notre code de conduite mondial», avait expliqué Riot Tinto, contrairement à l'Etat guinéen qui nie jusqu'à présent avoir connaissance des liens entre le conseiller du président de la république et la multinationale.
Un projet plus rentable finalement
D'un coût global de près de 20 milliards de dollars, l'exploitation de la mine de Simandou, l'un des gisements de fer les plus importants dans le monde, devrait normalement débuter en 2018. Seulement, la saga judiciaire autour de ce projet pourrait bien freiner les ambitions des investisseurs. D'ailleurs en 2014, le groupe anglo-australien avait fait savoir qu'il n'était plus en mesure d'exploiter seul le gisement de minerai de fer. C'est ainsi que des parts ont été vendues au chinois Chinalco qui cherche aujourd'hui à accaparer la totalité du gisement. De plus, avec la baisse des cours du fer et la conjoncture économique, tout porte à croire que la Guinée devra encore attendre avant d'exporter la première tonne de fer extraite de la mine de Simandou.
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