Biens mal acquis : le Clan Nguesso visé par la justice française

L’étau judiciaire semble se resserrer sur le président congolais Denis Sassou Nguesso et sa famille. En effet, la justice française semble optimiste quant à l’ouverture prochaine d’une procédure judiciaire pour « biens mal acquis ». Les magistrats financiers ont pour la première fois mis en examen un membre du clan Nguesso, à savoir le neveu du président, Wilfrid Nguesso. Ce dernier est suspecté d’avoir facilité l’utilisation de fonds publics congolais pour l’acquisition de biens immobiliers en France. Un autre neveu de Sassou Nguesso a été convoqué par la justice française pour les mêmes motifs.
Amine Ater

Après Teodorin Obiang, c'est maintenant le président congolais, Denis Sassou Nguesso, qui se retrouve dans le collimateur de la justice française. Selon l'AFP, l'enquête sur le patrimoine en France de la famille du président congolais pourrait se traduire bientôt en une deuxième procédure judiciaire à Paris pour « biens mal acquis ». Des juges d'instruction français mènent depuis 7 ans une enquête qui cherche à déterminer si les fortunes familiales Bongo (Gabon), Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Obiang (Guinée Equatoriale) ont été bâties grâces à des fonds publics détournés de leurs pays respectifs.

 Les enquêteurs français cherchant à retracer les mécanismes financiers ayant permis d'occulter la source des flux qui ont servi à l'acquisition de biens en France, ont dans leur ligne mire, Cipci International, une entreprise de droit mauricien. Une structure que la justice française soupçonne d'avoir permis l'achat de biens immobiliers « somptueux » en France, pour le compte de la famille Sassou Nguessou. Les juges d'instruction français pensent que Cipci International aurait reçu plusieurs dizaines de millions d'euros entre 2008 et 2011 de la direction générale du Trésor congolais.

Les neveux Nguesso accusés d'être des intermédiaires

Selon les ONG Shepa et Transparency International (ayant porté plainte contre le président congolais en 2007), les acquisitions de biens immobiliers en territoire français ont été facilitées par des fonds publics ayant transité via des sociétés offshores domiciliées aux Îles Vierges Britanniques, à Dubaï ou encore à Hong-Kong.  En plus de Cipci International, la justice française soupçonne la Société congolaise de transports maritimes (Socotram), contrôlées par Wifrid Nguesso, neveu du président d'avoir servi à financer les dépenses du clan Nguesso en France.

La Socotram compte dans son tour de table l'Etat congolais à hauteur de 45%. Le chiffre d'affaires de l'entreprise est alimenté par des redevance prélevées sur les armateurs et des droits sur le trafic maritime. Une rentrée que la défense du Wilfrid Nguesso récuse, pour ce dernier Socotram n'est pas une société étatique ayant le pouvoir de collecter des taxes au nom de l'Etat. Un argumentaire qui n'a pas empêché les magistrats financiers français de le mettre en examen pour « blanchiment de détournement de fonds publics » entre 2000 et 2011 en France.

Une décision qui suit la saisie par la justice française de la villa Suzette (demeure de 500 m2 dans les Yvelines), que les enquêteurs ont reliés neveu du président congolais via des sociétés écran. C'est la première fois qu'un proche du président Denis Sassou Nguesso est mis en examen en France, un autre neveu, Edgar Nguesso a été convoqué en vue d'une mise en examen le 28 février dernier. Une convocation que ce dernier n'a pas respectée.

Amine Ater

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