Gambie : le président de la Cour Suprême botte en touche

Le président de la Cour Suprême gambienne vient de se déclarer incompétent pour émettre un avis juridique sur les recours déposés par le camp Jammeh pour annuler l’élection d’Adama Barrow. Une décision qui signifie, que la Cour ne pourra statuer sur cette affaire qu’après le 19 janvier date de l’investiture. A 2 jours de cette date, Barrow vient de réitérer sa décision de rentre en Gambie pour prêter serment et prendre ses fonctions.
Amine Ater
Yahya Jammeh n'aura pas réussi à décroché un avis favorable de la Cour Suprême à ses recours avant le 19 janvier date prévue pour l'investiture d'Adama Barrow

La Gambie vient de connaître un énième rebondissement politique avec l'annonce de Emmanuel Fagbenle, président de la Cour suprême gambienne, de sa décision de se déclarer incompétent concernant le recours porté par le président en fin de mandat, Yahya Jammeh. Un désistement du magistrat nigérian, qui survient à quelques jours de la fin officielle du mandat de Jammeh. Le président de la Cour Suprême a justifié son choix par son incapacité à statuer seul sur le recours du président en fin de mandat. Ce dernier devrait être rejoint par d'autres juges pour pouvoir statuer sur les recours présidentiels.

Une décision qui rend impossible, pour le camp Jammeh d'obtenir l'injonction souhaitée avant l'investiture du 19 janvier. Une date qui devait connaître une passation de pouvoir entre Jammeh et Adama Barrow (vainqueur des élections présidentielles et soutenu par la CEDEAO et les occidentaux), sauf que ce dernier a depuis trouvé refuge à Dakar. Parallèlement, Yahya Jammeh a sollicité Ellen Jonhson Sirleaf, présidente du Libéria et également présidente en exercice de la CEDEAO pour accélérer l'envoi de juges pour pourvoir les sièges vacants à la Cour Suprême. En effet, là où le président de la Cour Suprême gambienne est originaire du Nigéria, ses conseillers sont issus du Libéria.

Les deux parties campent sur leur position

Une requête de Jammeh qui vise également à décaler la date de l'investiture, que le président sortant estime « ne pas être gravée dans le marbre ».  Barrow de son côté, a assuré via une déclaration sa présence en Gambie pour y prêter serment et prendre ses fonctions le 19 janvier.  Ce dernier a rappelons-le, quitté le pays le 13 janvier dernier en compagnie de la présidente de la CEDEAO, qui était de passage à Banjul dans le cadre d'une mission de la CEDEAO. Barrow s'est rendu par la suite à Bamako, où il était invité au sommet Afrique-France, avant de rejoindre Dakar avec le président sénégalais Macky Sall.

Bien que Barrow affiche une confiance quant à son investiture le 19 janvier prochain, allant jusqu'à déclarer qu'il n'est pas nécessaire que Yahya Jammeh s'exile à l'étranger et que de simple discussions directs entre les deux camps suffiraient à désamorcer la crise post-électorale. Il n'empêche que Jammeh fort du soutien des principaux appareils de l'Etat gambien, notamment l'armée et les services de sécurité pourrait opter pour bloquer Barrow aux frontières du pays. Un scénario qui pourrait précipiter une opération militaire de la CEDEAO pour permettre à Barrow d'accéder à la présidence. Reste à savoir, si les différents protagonistes de cette crise se montreront résolus à maintenir la pression au risque d'enclencher une intervention armée avec tous les risques que cela implique, notamment pour les civils gambiens.

Amine Ater

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Commentaire 1
à écrit le 17/01/2017 à 18:45
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C'est honteux. Yahya Jammeh eclipsez vous respectueusement et cedez la place au gagnant. C'est simple et honorable.

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