Présidentielle en Côte d’Ivoire : Gbagbo et Soro écartés, Ouattara se retrouve face à Bédié

Le verdict du Conseil constitutionnel est tombé. Les candidatures d'Alassane Ouattara, d'Henri Konan Bédié, de Pascal Affi Nguessan et de Bertin Kouadio Konan aux élections présidentielles du 31 octobre prochain ont été jugées recevables. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro seront les grands absents du scrutin, suite à la confirmation sans surprise du rejet de leurs candidatures respectives.
(Crédits : DR)

Les membres du Conseil constitutionnel ont rendu leurs conclusions. Lundi soir, aux alentours de 18 heures à d'Abidjan, Mamadou Koné, le président du Conseil constitutionnel est intervenu en direct à la télévision nationale ivoirienne (RTI 1) pour annoncer le verdict. Au total, 40 des 44 candidatures ont été rejetées. Seuls Alassane Ouattara (RHDP), Henri Konan Bédié (PDCI), Pascal Affi Nguessan (FPI) et Bertin Kouadio Konan dit « BKK » (LIDER), seront candidats aux élections présidentielles du 31 octobre.

Parmi les grands absents, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont vu leurs candidatures respectives invalidées, tous deux étant radiés des listes électorales, déchus de leurs droits civiques et politiques et condamnés à de lourdes peines de prison en Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo est par ailleurs, toujours membre de droit du Conseil constitutionnel, sans jamais avoir fait mention de sa volonté de démissionner, un détail qui a son importance dans le dossier d'Henri Konan Bédié, lui aussi membre du Conseil constitutionnel. Ayant déposé sa démission après les délais impartis par la loi, le risque que sa candidature ait été jugée irrecevable était réel. C'était sans compter avec la « latitude » du Conseil constitutionnel qui a estimé qu'en raison de son absence d'implication au sein de l'aréopage et de la manifestation même tardive, de sa volonté de vouloir démissionner, rien ne s'opposait à la recevabilité de sa candidature...

Parmi les candidatures retoquées, on retrouve celles d'Albert Mabri Toikeusse (UDPCI), ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, mais aussi de Marcel Tanoh, ex-ministre des Affaires étrangères ou encore de Mamadou Koulibaly, aucun d'entre eux n'ayant obtenu le nombre de parrainages requis par le code électoral.

Guillaume Soro dénonce un « Coup d'Etat acté par le Conseil constitutionnel »

« Je conteste vigoureusement la décision injuste et infondée prise ce lundi 14 septembre 2020 par le Conseil Constitutionnel. Je considère que c'est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s'inscrit dans une logique d'anéantissement de la démocratie et l'Etat de droit » a réagi Guillaume Soro dans la soirée, sur les réseaux sociaux. Il a dénoncé « la soumission du Droit et de la Justice à la férule du RHDP et de son Président » ajoutant : « Nous ne pouvons accepter ce Coup d'Etat acté par le Conseil constitutionnel » et promettant d'engager « une étape nouvelle » dans son « combat pour la démocratie ». A l'heure de la rédaction de cet article, aucune déclaration de Laurent Gbagbo n'a filtré. « Alassane Ouattara et des institutions qui viennent de briser définitivement le petit lien de confiance avec les Ivoiriens, ont choisi les adversaires susceptibles, selon eux, de favoriser l'avènement du troisième mandat. La Côte d'Ivoire continue de plonger dans la crise » a posté le candidat déçu Albert Mabri Toikeusse sur son compte Facebook.

« Les putsch civils sont toujours longs. Après la violation de la Constitution et la modification illégale du code électoral par une ordonnance, nous avons le Conseil Constitutionnel qui s'immole, par le droit, pour Ouattara. Mais cela n'entame point notre détermination pour la suite » s'est également fendu Mamadou Koulibaly sur les réseaux sociaux, suite à son éviction du scrutin. Quant à Henri Konan Bédié, il a déclaré avoir « pris acte de la validation de -sa- candidature par le Conseil constitutionnel », dénonçant par ailleurs « la validation de la candidature inconstitutionnelle de Monsieur Alassane Ouattara et l'exclusion arbitraire et antidémocratique de leaders politiques majeurs, notamment Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, Mabri Toikeusse, Mamadou Koulibaly et Amon Tano Marcel ».

Enfin, du côté du RHDP, Maître Ben Méïté s'est félicité dans la soirée, de la confirmation de l'éligibilité d'Alassane Ouattara, le Conseil constitutionnel ayant signifié que le changement de Constitution en 2016 instituait une « 3e République », qu'elle n'était pas « une révision » et qu'en l'absence de « dispositions » particulières, le président sortant était autorisé à se représenter.

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