RDC : Tshisekedi se donne 100 jours pour convaincre à travers un programme d’urgence

Le nouveau président congolais a dévoilé, samedi 2 mars à Kinshasa, son programme d’urgence pour les 100 premiers jours de son mandat. D’un coût estimé à quelques 300 millions de dollars, il comporte plusieurs volets notamment la réhabilitation d’infrastructures socio économiques, la sécurité et aussi des mesures de décrispation. Très attendu pour ses premiers pas, Félix Tshisekedi va devoir imprimer sa marque et convaincre dans un délai de grâce relativement cours au regard de la tâche…
(Crédits : DR)

Cent (100) jours pour marquer la rupture et annoncer les couleurs du nouveau mandat, c'est le délai que le président congolais s'est donné à travers un programme d'urgence qu'il a dévoilé le samedi 2 mars. A l'occasion, une cérémonie solennelle qui a été organisée à l'esplanade de l'échangeur de la commune de Limete à Kinshasa, en présence des membres du gouvernement sortant parmi lesquels le premier ministre Bruno Tshibala, ainsi qu'un public venu nombreux et qui n'a pas cessé durant toute la cérémonie, de dénoncer la gestion de l'ancien régime de Joseph Kabila.

Prenant la parole, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a dévoilé son programme axé sur la sécurité, la justice, les infrastructures et voies de communication, l'éducation, la santé et des mesures de décrispation. Le chef de l'Etat congolais a énuméré toute une série de mesures et d'actions qu'il envisage de mettre en œuvre durant ses 100 premiers jours de mandat, assurant ses compatriotes que « l'intérêt du peuple continuera à constituer le fil conducteur de toutes les actions que je vais mener durant mandat ».

Un programme d'urgence de 300 millions de dollars

Construction de routes, réhabilitation des écoles et centres de santé, amélioration du pouvoir d'achat des populations, mesures d'aide aux démunis : la liste des actions et mesures envisagées est longue et a été consigné dans un document qui a été remis par la suite à la presse. Selon le budget estimatif, le programme d'urgence nécessitera une enveloppe de 304 millions de dollars dont 206 millions de dollars seront mobilisés par le trésor public, 70 millions proviendront du Fonds de promotion de l'industrie (FPI) et 23 millions de dollars du Fonds national d'entretien routier (Foner).

Le président Tshisekedi a également annoncé des mesures en faveur de la promotion de l'emploi, principalement pour les jeunes, mais aussi pour assurer la sécurité dans plusieurs zones du pays en conflit. Dans son allocution, il n'a pas manqué de faire un clin d'œil au secteur privé et surtout, le chef de l'Etat congolais a assuré qu'il accordera une attention particulière au secteur minier avec la mise en place d'une structure au niveau de la Présidence qui sera chargée du suivi du secteur minier, avec comme objectif l'assainissement du climat des affaires, la vulgarisation du nouveau code minier et la conclusion des contrats miniers gagnant-gagnant.

Lire aussi : RDC : Kabila laisse à Tshisekedi des indicateurs macroéconomiques dans le vert

Décrispation

Le président Félix Tshisekedi a surtout multiplié les annonces dans le cadre de la décrispation qu'il a promis et où il est surtout attendu. « Dans les 10 jours, je vais prendre une mesure de grâce présidentielle au bénéfice des prisonniers politiques ayant été condamnés par des décisions coulées en force des choses jugées », a promis le chef de l'Etat congolais qui a également souligné avoir instruit le ministre de la justice pour la libération des prisonniers d'opinion. « En même temps, je vais instruire le ministre de la justice de prendre dans le même délai, toutes les mesures nécessaires dans les conditions prévues par la loi, pour une libération conditionnelle de toutes les personnes détenues pour le délit d'opinion notamment dans le cadre des manifestations politiques avant les élections », a poursuivi Tshisekedi. Enfin, le nouveau président de la RDC a fait un geste l'égard des exilés politiques, à l'image de Moise Katumbi. « Dans le même ordre d'idée, je vais œuvrer activement à créer les conditions d'un retour rapide des compatriotes qui se trouvent actuellement à l'extérieur du pays pour des raisons politiques afin qu'ils y exercent leurs activités, dans le respect de la loi et des institutions républicaines », s'est également engagé Félix Tshisekedi.

Le programme est certes vaste et assez ambitieux mais nécessaire au vu des attentes selon des membres de l'entourage présidentiel. Le nouveau président a déjà dévoilé les grands axes de son mandat lors de son investiture en janvier dernier mais devant l'amplification des attentes au sein de l'opinion, il a pris les devants. D'autant que certains commence à trouver les premiers pas du président assez lent comme en témoigne le retard pris dans la nomination d'un premier ministre et d'un gouvernement plus d'un mois après l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Avec son programme d'urgence, le chef de l'Etat congolais entend donc donner le tempo du nouveau régime et conscient de l'immensité de la tâche. C'est la raison pour laquelle il a appelé le peuple à l'accompagner et à contrôler la mise en œuvre du programme d'urgence. « Il est évident que pour la réussite de ce programme, j'ai besoin de l'accompagnement du peuple congolais, que j'invite au changement de mentalité notamment par le respect de la vie humaine, de droits et de liberté pour tous », a plaidé le nouveau président de la RDC en concluant son discours.

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2019 à 13:18
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C'est bon mais avec quel gouvernement ?????

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