Togo  : la CEDEAO tranche pour l'organisation des législatives le 20 décembre prochain

A l'issue du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest à Lomé, ce 31 juillet 2018, plusieurs recommandations ont été formulées concernant la crise togolaise. Elles portent sur les diverses réformes constitutionnelles réclamées par la coalition de l'opposition et la tenue des élections législatives que les dirigeants africains fixent au 20 décembre 2018.

Ce mardi 31 juillet 2018, toutes les attentions au Togo étaient tournées vers le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Les Togolais attendaient le verdict de l'organisation sous-régionale par rapport à la crise sociopolitique que connaît le pays depuis plus de dix mois.

Dans un communiqué final sanctionnant les travaux du Sommet, la CEDEAO a donné sa position, appelant les acteurs de la crise à engager les réformes au Parlement et à organiser des élections législatives le 20 décembre 2018.

Des réformes au parlement le plus tôt possible

Si la coalition de l'opposition togolaise espérait que la CEDEAO se prononce ouvertement sur un prochain mandat du chef de l'Etat togolais, Faure Gnassingbé, cela n'a pas été le cas, ce mardi. La Conférence des chefs d'Etat et de gouvernements «invite le gouvernement et les acteurs politiques à œuvrer en vue de l'adoption des réformes constitutionnelles en prenant en compte entre autres, les points suivants : le mode de scrutin à deux tours pour l'élection du président de la République, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiel, la recomposition de la Cour constitutionnelle pour notamment revoir sa composition et limiter le nombre de mandats de ses membres ; le renforcement du système électoral », indique le communiqué final. Et pour ce faire, les dirigeants ouest-africains ont recommandé que ces réformes soient adoptées «par voie parlementaire» afin d'accélérer le processus de leur mise en œuvre. «Le cas échéant, ces réformes seront soumises aux consultations électorales », ajoute le communiqué.

A préciser que la CEDEAO a également appelé les autorités togolaises à poursuivre, pendant que les réformes s'opèrent, les mesures de confiance et d'apaisement en accélérant les procédures judiciaires concernant les personnes arrêtées lors des manifestations entamées depuis le 19 août 2017 et dont la coalition a fait l'une de ses revendications les plus importantes.

Les législatives fixées au 20 décembre 2018

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO sont allés plus loin dans leurs recommandations en fixant une date pour les législatives au Togo. Alors qu'un grand retard est déjà pris dans le processus, les dirigeants ouest-africains ont décidé qu'elles se tiennent le 20 décembre prochain. «La conférence des chefs d'Etat exhorte le gouvernement à procéder à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l'organisation, le 20 décembre 2018, des élections législatives», énonce le communiqué final du sommet. A ce propos justement, la Conférence a salué les dispositions envisagées par les autorités togolaises pour préparer et organiser ces élections de manière transparente, crédible et inclusive, à travers notamment, «l'accélération et la finalisation du recensement électoral pour établir des listes électorales, la possibilité pour les Togolais vivant à l'étranger de voter dans leurs lieux de résidence lors des élections nationales et le déploiement des observateurs électoraux», indique-t-on.

Un comité de suivi dirigé depuis les bureaux de la CEDEAO

Pour suivre à la mise en œuvre de ses décisions sur les réformes les élections, la CEDEAO a par ailleurs institué un comité de suivi qui sera composé des représentants des facilitateurs que sont les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé ; les représentants de la majorité au pouvoir ; et ceux de la coalition des quatorze partis de l'opposition ; mais aussi ceux de la Commission de la CEDEAO.

Notons qu'avant de porter à la connaissance du public les détails du communiqué final, les chefs d'Etat ouest-africains ont échangé à huis clos avec une délégation de la coalition de l'opposition. Cette dernière a d'ailleurs été félicitée dans le communiqué pour «son esprit d'ouverture et son sens de responsabilité et d'avoir souscrit au dialogue pour la satisfaction de ses revendications». Et jusqu'à l'écriture de ces lignes, aucune réaction officielle n'a émané de la coalition de l'opposition.

Du côté du pouvoir, on semble pourtant crier victoire : «Les chefs d'Etat sont venus nous dire la démocratie en grand D», a déclaré à la presse locale, Charles Kondi Agba, le délégué national du mouvement des sages pour l'Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir). Pendant ce temps, certains activistes des organisations de la société civile ont dénoncé une «complaisance» de la CEDEAO qui a joué selon eux, un rôle de «faux marabout».

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Commentaire 1
à écrit le 26/09/2018 à 16:18
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