Zimbabwe : parti en paria, Mnangagwa revient en président

Emmerson Mnangagwa aura attendu la démission de Robert Mugabe pour revenir au Zimbabwe. Ce dernier devrait atterrir à Harare aujourd’hui même, pour être nommé président par intérim par le Parlement. La prestation de serment de l’ex-bras droit de Mugabe est annoncée dans les deux jours à venir.
Amine Ater
D'ex-vice président craignant pour sa vie, Emmerson Mnangagwa devrait faire aujourd'hui son retour au Zimbabwe en tant que de président par intérim du pays

Le Zimbabwe s'apprête à connaître le premier changement à la tête du pays depuis son indépendance, la ZANU-PF et les médias gouvernementaux ont en effet annoncé la nomination prochaine d'Emmerson Mnangagwa comme président par intérim par le Parlement. Le retour de ce dernier est attendu aujourd'hui, mercredi 22 novembre après un « exil » qui dure depuis son limogeage de la vice-présidence le 6 novembre dernier.

Candidat pour 2018

Le parti au pouvoir a également indiqué que la prestation de serment du nouvel homme fort du pays devrait avoir lieu dans les 48 heures. Mnangagwa a par ailleurs été bombardé le 19 novembre dernier chef de la ZANU-PF et candidat à l'élection présidentielle de 2018, alors qu'il était encore en Afrique du Sud. Mnangagwa devrait vraisemblablement assurer la présidence par intérim du pays durant 90 jours. Rien n'indique pour le moment, si la constitutionnalité de la manœuvre ne sera pas attaquée par la suite, sachant que la faction « Lacoste » tient à draper ce changement de régime du voile de légalité.

Reste à savoir si celui qui est passé en l'espace d'une dizaine de jours de persona non grata à réformateur réussira à se défaire de son image de fidèle lieutenant de Mugabe pendant 50 ans. Le nouvel homme fort du pays semble décidé à se dissocier de l'ancien régime et multiplie les déclarations où il assure les zimbabwéens de sa volonté de restructurer l'économie du pays et d'améliorer leur qualité de vie.

Changement ou continuité ?

Pour l'heure, rien ne filtre sur le sort de Robert Mugabe et de son entourage et sur les garanties qui auraient été formulées à ce dernier pour qu'il accepte de démissionner. Pour rappel, dès les premières heures de « la transition assistée », l'armée avait annoncé accorder l'immunité à l'ex-président avant de l'étendre à sa petite famille quelques jours plus-tard. Plusieurs pays comme l'Afrique du Sud et la Namibie ont pour rappel offert l'asile à Robert Mugabe au tout début de la crise.

Cet épisode inédit dans la vie politique zimbabwéenne en plus d'amorcer un changement à la tête du régime et de signifier la fin des aspirations politiques de Grace Mugabe et de sa faction le « G40 », signale le rôle prépondérant de l'armée au Zimbabwe et des services de sécurité. Reste à savoir si le futur gouvernement de transition qui selon les médias proches du pouvoir devrait réintroduire le poste de Premier ministre dont hériterait l'éternel opposant, Morgan Tsvangirai sera capable de redistribuer les cartes au Zimbabwe.

Amine Ater

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