L'ONU et l'UA cherchent une solution globale à la guerre civile en Somalie

La situation sécuritaire en Somalie ne cesse d'inquiéter la communauté internationale. Pour mettre fin aux incursions des groupes terroristes qui ont fait des milliers de morts et de déplacés et ramener la paix dans le pays, les Nations Unies et l'Union africaine évoquent désormais la mise en place d'une solution globale en Somalie.
La mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) a annoncé qu'elle retirerait un millier de ses 22.000 soldats de ce pays cette année dans le cadre d'un plan prévoyant son retrait complet d'ici décembre 2020.

Les prémices d'une solution globale à la crise humanitaire et sécuritaire en Somalie viennent de voir le jour, lors de la réunion de haut niveau tenue ce 11 novembre à Washington, entre des membres de l'ONU et de l'UA. «Il est nécessaire de mettre au point une stratégie menée par le gouvernement [somalien], conjointement avec l'UA, afin de sécuriser les centres de population, les principales routes d'approvisionnement, les opérations conjointes et de mettre au point un plan visant à renforcer la capacité des forces de sécurité somaliennes», a déclaré Michael Keating, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Somalie, lors de la réunion.

Cette initiative conjointe a aussi pour but de lancer un appel aux groupes terroristes -qui demeurent la principale menace pour la paix et la stabilité en Somalie- d'œuvrer pour la paix dans la région.

Selon le représentant spécial de l'ONU à cette rencontre, les différents protagonistes doivent travailler dans le sens de protéger l'espace politique de sorte que la paix se stabilise en Somalie pour permettre à ce pays de s'attaquer aux différents défis tels que, l'économie, la politique, la révision de la Constitution, la création d'emplois, etc. «Une solution globale pouvant régler le problème de l'insécurité en Somalie était indispensable, à l'heure où le gouvernement se prépare à éliminer complètement les groupes armés en vue de rétablir la paix et l'ordre dans le pays», a laissé entendre le Premier ministre somalien Hassan Ali Khaire.

Pour sa part, le représentant de l'UA pour la Somalie, Francisco Madeira, estime que la cause des conflits doit être trouver afin de mobilier les ressources nécessaires pour trouver une solution durable dans ce pays en proie à une guerre qui dure depuis plusieurs années déjà. «Une fois que nous connaîtrons l'ennemi et nos capacités, nous saurons ce qui devra être fait. Et lorsque nous saurons cela, nous aurons besoin de ressources. Nous devons nous asseoir ensemble pour voir comment nous mobiliserons ces ressources», a-t-il précisé.

Un demi-million de morts depuis 1988

La guerre en Somalie est l'un des plus anciens conflits que vit le Continent à ce jour, avec ses milliers de morts et de déplacés. Selon le dernier rapport de l'ONU, entre 1988 (soit avant la chute de Siyaad Barre, en janvier 1991) et 2015, la guerre civile a fait plus de 500 000 morts. La majorité de ces victimes ne sont cependant pas décédées aux combats, mais de famines répétitives, de nombreuses privations, dont celles des soins médicaux.

L'on comprend donc l'engagement du Premier ministre somalien à cette réunion conjointe entre l'ONU et l'UA et qui espère aussi que la solution globale puisse réduire d'autres phénomènes comme la corruption, le chômage des jeunes, etc. «Maintenir la sécurité ne signifie pas seulement lancer des offensives. Nous sommes conscients que nous avons besoin d'une solution globale qui a été bien définie par notre président, qui désire apporter une bonne gouvernance à notre peuple, lutter contre la corruption, réconcilier les parties et guérir les blessures du passé», a déclaré Khaire.

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