Togo : levée de l'interdiction sur les marches, l'opposition appelle à la « libération » du pays

Les autorités togolaises viennent de décider la levée de l'interdiction des marches aux jours ouvrables. L'information a été apportée par les leaders de l'opposition qui ont appelé, ce mardi 31 novembre 2017, les populations à sortir massivement les 7, 8 et 9 novembre pour une marche de la libération du Togo.
Après un semblant d'accalmie, les partis de l'opposition au Togo reviennent manifester dans les rues, ces 7, 8 et 9 novembre.

Contrairement à ce qu'elles avaient décidé il y a quelques semaines, les autorités togolaises viennent d'autoriser les marches aux jours ouvrés sut toute l'étendue du territoire national. L'annonce a été faite ce mardi 31 novembre 2017 à la presse par les leaders de l'opposition, réunis au sein de la coalition.

«Pour les marches des 7, 8 et 9 novembre, on a pu se mettre d'accord sur les itinéraires. Maintenant, il y a d'autres recommandations et exigences du gouvernement sur lesquelles, nous ne sommes pas encore entendus», a déclaré Antoine Folly, membre de la coalition.

«Nous en avons discutées aujourd'hui et dans l'après-midi, nous allons rencontrer à nouveau, le gouvernement pour lui donner le point de vue de la coalition sur ces exigences», a-t-il ajouté.

Cette décision du gouvernement met en confiance l'opposition qui a prévu les 7, 8 et 9 novembre des marches de protestation dite de «libération du Togo», «afin d'en faire un patrimoine commun».

Dernièrement, les 18 et 19 octobre dernier, les marches de l'opposition aux jours ouvrés avaient été sévèrement réprimés avec une sortie de groupes civils armés du côté du pouvoir. La levée de cette restriction a été appelée par plusieurs acteurs intervenant dans la crise, comme les Etats-Unis et la France et pourrait permettre de prévenir la violence pour les prochaines manifestations.

Du côté de l'opposition, on n'a pas oublié ces violences. La coalition de l'opposition a de nouveau dénoncé l'intervention des «milices proche du régime», auxquelles plusieurs forfaits sont imputés. Elle a insisté sur la nécessité d'une enquête internationale indépendante pour situer les responsabilités et s'est dit préoccupée par la situation en cours à Sokodé, Bafilo, Kara (région septentrionale) où «les populations sont maintenues dans la peur» par des «chasses à l'homme».

Pas peur de «la répression» !

Malgré leurs vives préoccupations quant à l'escalade de la violence, les leaders de l'opposition ont assuré qu'ils ne reculeront devant rien et n'ont pas peur de la «répression» militaire. «Nous appelons les populations à sortir massivement pour faire comprendre au régime de Faure Gnassingbé qu'il ne nous fait pas peur, malgré les répressions», a souligné Brigitte Adjamagbo Johnson, la coordinatrice de la coalition, qui a poursuivi en indiquant qu'ils le montreront «en sortant en sortant massivement».

«Les discussions ont lieu de manière normale avec l'administration. Nous prenons nos responsabilités, pour nous conformer à la loi et pouvoir exercer notre droit constitutionnel de manifester, même en semaine», a-t-elle ajouté.

Depuis le début de la crise le 19 août 2017, les manifestations ont déjà fait plusieurs victimes, notamment 16 morts, dont des militaires et plusieurs blessés -dont certains par balles- et des dégâts matériels. La coalition de l'opposition exige le retour à la Constitution de 1992 et le vote des Togolais de la diaspora pendant qu'une fange demande «purement et simplement» le départ du président Faure Gnassingbé.

Alors que ces derniers jours, les appels au «dialogue» se sont multipliés, le chef de l'Etat a rappelé, dans une récente intervention, qu'il était le président et qu'il disposait de la majorité à l'Assemblée nationale, insinuant ainsi qu'il comptait terminer son mandat et faire les réformes comme il l'entendait.

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