Mohamed Morsi n'aura finalement pas connu meilleure sentence ce samedi 16 septembre 2017 à la cour de cassation. Le tribunal, cour d'appel suprême égyptienne, a tout simplement confirmé la condamnation de l'ancien président égyptien pour 25 ans.

Cette peine d'emprisonnement représente la perpétuité dans les textes du pays. Selon la chaîne publique Nile TV qui a rapporté l'information, la cour a déclaré que sa décision était « définitive et irrévocable ». L'ancien président déchu en 2013 et âgé de 65 ans, passera donc un peu plus de 20 ans encore dans les geôles en étant considéré comme un terroriste. A en croire son avocat Abdel Moneim Abdel Maqsud, Mohamed Morsi est jugé pour avoir dirigé une « organisation illégale » classée comme « groupe terroriste » par les autorités égyptiennes. Il s'agit des Frères musulmans avec qui il est arrivé au pouvoir.

Avec ce groupe, la justice égyptienne accuse Morsi d'avoir conduit des activités d'espionnage pour le compte du Qatar, qui a été le premier a condamné sa destitution.
Malgré sa situation, Mohamed Morsi peut tout de même se réjouir de ce passage à la cour de cassation. Accusé aussi dans le cadre de la même affaire d'avoir subtilisé des documents d'Etat secrets pour Doha, l'ancien président a vu sa peine de 15 ans d'emprisonnement annulée par le tribunal.

Condamnation collective

L'ancien raïs n'était pas le seul à comparaître ce samedi 16 septembre 2017. On peut même considérer dans une certaine dimension qu'il est le mieux loti. D'autres cadres des Frères musulmans ont connu aussi une confirmation de leur condamnation. Certains d'entre eux dont Mohamed el-Beltagy et Essam el-Erian, deux anciens dirigeants du parti Liberté et Justice, ont connu le même sort que le président Morsi. Trois autres responsables visés par les mêmes accusations ont par contre été condamnés à la peine de mort.

La confirmation de ces condamnations est logique compte tenu des relations actuelles entre l'Égypte et le Qatar. Le pays des Pharaons qui avec ses alliés à savoir, l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Bahreïn, accuse le Qatar de soutien au terrorisme, a rompu ses relations diplomatiques avec le pays pétrolier en juin en posant certaines conditions dont la fermeture de la chaîne Al-Jazeera.