Afrique du Sud : l’entrée de Dlamini-Zuma par la petite porte à l’Assemblée fait grincer des dents

Nouvelle polémique en Afrique du Sud, après la nomination de Nkosazana Dlamini-Zuma, à l’Assemblée nationale. La désignation de l'ancienne épouse du président Jacob Zuma survient trois mois avant les élections internes de l’ANC fait craindre un nouveau remaniement ministériel en sa faveur.
Amine Ater
La récente entrée de Dlamini-Zuma à l'Assemblée nationale fait craindre à l'opposition une «nouvelle purge» au sein du gouvernement.

L'ANC vient de désigner Nkosazana Dlamini-Zuma, l'ancienne épouse de Jacob Zuma, comme députée à l'assemblée nationale sud-africaine, en remplacement d'un député de la majorité sur le départ. Une désignation qui survient alors que Dlamini-Zuma est en pleine campagne pour briguer la présidence de l'ANC en décembre prochain.

Remaniement à venir ?

A quelques mois de l'élection partisane, cette nomination fait craindre des changements au sein de l'Exécutif en faveur de l'ex-femme de Jacob Zuma. La formation de l'opposition, l'Alliance démocratique, n'a pas tardé à monter au créneau contre cette désignation. Pour ce parti, cette nomination est assimilée au «début d'une purge à la tête de l'Etat» et constitue une première étape avant la nomination de la prétendante à la tête de l'ANC au gouvernement, suite à un vaste remaniement ministériel. Pour les opposants du président en fin de mandat, ce scénario signifierait une plus grande emprise du clan Zuma sur le gouvernement.

Du côté de l'ANC, il n'est en aucun cas question d'un remaniement. Selon la majorité, cette nomination est prévue depuis la fin du mandat de Dlamini-Zuma à l'Union africaine en janvier dernier. Il n'empêche que l'opposition et une partie de la presse locale se montrent sceptiques quant à la version défendue par le gouvernement et l'ANC et spéculent sur le portefeuille ministériel dont devrait hériter Dlamini-Zuma.

Soutien présidentiel

Ce ne sera pas le premier mandat de Dlamini-Zuma au sein de l'Assemblée nationale, puisqu'elle y a siégé de 1992 à 2012, une période où elle a enchaîné les postes des ministères, notamment aux Affaires étrangères. Un poste qui lui permettra de prendre la tête de la Commission de l'Union africaine durant cinq ans. Dlamini-Zuma est actuellement en lice pour remplace son ex-mari à la tête de l'ANC, ce qui, en cas de succès, signifie qu'elle devrait également le remplacer à la tête du pays en 2019.

Nkosazan Dlamini-Zuma compte pour l'heure sur le soutien des influentes ligues des femmes et de jeunes de l'ANC, pour prendre la tête du parti. L'opposition évoque également un soutien en sous-main de son ex-mari et de sa garde rapprochée, en échange d'octroi de l'immunité à Jacob Zuma qui risque de se retrouver empêtré dans des procédures judiciaires, dès la fin de son mandat à la tête du pays.

Amine Ater

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