Soudan du Sud : la Force mandatée par l’ONU ne servirait-elle à rien ?

A peine déployée, déjà très contestée. La Force de protection régionale (RPF) mandatée par l’ONU et nouvellement déployée sur le sol sud soudanais est très critiquée. Juba veut d’ailleurs mettre fin à son mandat. Les raisons.

La force dont la capacité maximale est de 4.000 soldats est mandatée depuis plus d'un an par le Conseil de sécurité pour renforcer la capacité de maintien de la paix de la Mission des Nations Unies dans le pays (MINUSS). Un premier contingent de 150 hommes composé notamment de soldats rwandais, une compagnie népalaise, ainsi que plus de 100 ingénieurs bangladeshis est arrivé à Juba le 08 août dernier.

La mission de la force consiste à appuyer la MINUSS dans l'organisation des patrouilles le long des routes, assurer la protection de populations vulnérables isolées et la sécurité nécessaire à la fourniture de l'aide humanitaire.

Seulement, le Soudan du Sud ne veut plus de cette protection et juge insatisfait les services de la force onusienne sur son territoire qui a opère depuis début dans le pays.

« La RPF offre peu d'aide au Soudan du Sud car il n'y a plus de menace de violence dans la capitale Juba après les affrontements de l'année dernière entre les forces rivales », a déclaré dans une conférence de presse ce mercredi Michael Makuei, porte-parole du gouvernement.

Un message négatif

Et Michael d'ajouter « S'ils sont venus pour aider les gens et le gouvernement du Soudan du Sud, nous devrons revoir leur mandat afin qu'ils offrent de meilleurs services à la population du Soudan du Sud au lieu de patrouiller, d'accompagner les réservoirs d'eau vers le bord de la rivière et de se déplacer dans la ville avec des armes à feu, ce qui envoie un message négatif au peuple »

En termes plus claires, le gouvernement sud soudanais qui « refuserait d'accepter » un nouveau mandat de la RPF qui doit renouveler « son bail » en décembre, veut mettre fin au mandat de la force de protection régionale.

« À la fin de leur mandat en décembre, le gouvernement du Soudan du Sud doit être consulté avant de parler d'un renouvellement. Cette idée de renouvellement automatique sans le consentement du gouvernement n'est pas acceptable et ne sera pas acceptée », a encore ajouté le porte-parole du gouvernement.

Et ce ne sont pas que des menaces en l'air car la semaine dernière, selon l'agence XINHUA, de nouveaux conflits ont éclaté entre la MINUSS et le gouvernement sur l'habilitation de sécurité et le mandat des casques bleus nouvellement déployés du Rwanda, entraînant une interdiction de vol temporaire de tous les avions de l'ONU. Le différend a ensuite été résolu suite à l'intervention de missions diplomatiques, précise l'agence de presse.

Arrivée trop tard?

Il faut rappeler que la force onusienne a reçu mandat depuis l'année dernière mais son déploiement n'a commencé que le début de ce mois d'août. Une autre source de frustration pour les autorités sud soudanaises même si la mission de l'ONU disposait déjà de quelque 12.000 hommes dans le pays.

« Ces forces étaient censées venir à un moment où Juba n'était pas en paix, mais Juba est maintenant en paix. Nous devrons revoir le mandat de la RPF », estime le gouvernement.

Sauf que sur le terrain, les combats continuent toujours. Les affrontements de samedi entre les troupes de l'armée sud-soudanaise et celles de l'opposition à Kaya, une ville à la pointe sud du pays ont fait 19 morts, dont un journaliste indépendant américain, Christopher Allen.

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Commentaire 1
à écrit le 04/10/2017 à 0:36
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