Niger : le gouvernement dément avoir échangé Saadi Kadhafi contre de l'argent

Dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision publique, les autorités nigériennes ont formellement démenti des informations relayées par certains médias, qui faisait état d'une plainte déposée contre le Niger pour une prétendue somme versée pour livrer Saadi Kadhafi. Le fils de l'ancien homme fort de la Libye s'était réfugié à Niamey après la crise de 2011.

Les autorités nigériennes étaient conscientes qu'elles n'avaient pas trop de temps à perdre sur l'affaire. Ce week-end, dans un communiqué officiel lu à télévision nationale, le gouvernement nigérien a apporté un démenti formel sur les rumeurs faisant état d'une plainte qui aurait été déposée contre le pays pour prétendument avoir échangé Saadi Kadhafi contre quatre milliards de dollars. Le sujet avait mobilisé toutes les attentions lors de l'émission ''Appels sur l'actualité'' sur Radio France internationale du 25 août 2017, chose que l'exécutif nigérien n'a pas du tout apprécié et s'est empressé de contester sans mâcher les mots.

« Le gouvernement du Niger déplore la légèreté avec laquelle ces allégations sont relayées par les médias d'une manière générale et tient à rappeler qu'il a accordé l'asile au fils de Kadhafi pour des raisons humanitaires », ont déclaré les autorités du pays avant d'expliquer « qu'il n'a jamais été question de versement d'une quelconque somme à l'Etat du Niger pour le rapatriement du fils Kadhafi ». Les autorités nigériennes vont même plus loin en rejetant « catégoriquement ces allégations dénouées de tout fondement » et d'avertir qu'elles « se réservent le droit de porter plainte suite à cette grave accusation ». Ces rumeurs font suite à la décision de l'exécutif nigérien le 5 mars 2014, de remettre Saadi Kadhafi aux autorités de Tripoli.

Le Niger qui avait hébergé le fils de l'ancien guide libyen, Mouammar Kadhafi, suite aux troubles meurtriers en Libye en 2011, avait expliqué que sa démarche se justifiait par« l'intérêt du pays ». Les autorités du pays avaient pourtant exclu « toute extradition hâtive », s'opposant aux nouvelles autorités libyennes qui réclamaient la tête de Saadi Kadhafi.

Une question de principe

Dans sa réaction, le gouvernement nigérien n'a pas fait que démentir la rumeur concernant la prétendue plainte déposée contre le pays. Il a aussi donné des pistes sur les vraies raisons de l'extradition de Saadi Kadhafi. « Il (le Niger, ndlr) exigeait de lui (Saadi Kadhafi, ndlr), qu'il s'abstienne de tout comportement ou acte pouvant nuire aux relations de bon voisinage qui unissent le Niger et les nouvelles autorités libyennes », a rappelé le communiqué du gouvernement. Selon le document, Saadi Kadhafi n'ayant pas respecté les consignes de neutralité, le gouvernement du Niger a dû accepter la demande de Tripoli de le remettre entre les mains des autorités libyennes.

Il faut préciser qu'avant de le remettre, le Niger s'est assuré d'avoir la garantie auprès des nouvelles autorités libyennes que Saadi Kadhafi bénéficiera « d'un traitement et d'une justice équitables ». Dans son communiqué, l'Etat nigérien a d'ailleurs déploré le non-respect des engagements pris par la Libye concernant le sort réservé au fils Kadhafi une fois rapatrié.

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Commentaire 1
à écrit le 29/08/2017 à 16:20
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L'hypocrisie dans toute sa splendeur ! C'est pas une honte pour le Niger !

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