Kenya : Odinga appelle à la grève face aux appels au calme à l'international

Les élections présidentielles Kenyanne du 8 août dernier n'ont pas fait exception aux habituelles violences post-électorales que la pays connaît à chaque scrutin depuis 1991. Des violences ont éclatés principalement dans les bastions de l'opposition entre les partisans d'Odinga et les forces de l'ordre.

L'opposition kényane n'est pas prête à céder aux appels au calme de la communauté internationale. Le leader battus aux élections présidentielles du 8 aout dernier, Raila Odinga, a exhorté ses partisans ne pas se rendre à leur travail lundi et a accusé le gouvernement d'avoir prévu d'organiser la manipulation des élections et d'avoir assassiné ses partisans. « Le parti Jubilee (du président réélu Uhuru Kenyatta, ndlr) a versé le sang de personnes innocentes. Demain, il n'y a pas de travail !», a déclaré Odinga à environ 4 000 partisans enthousiastes à Kibera, l'un des plus grands bidonvilles de Nairobi.

Cet appel vient ainsi envenimer une situation déjà alarmante. Selon la presse internationale, les violences, concentrées dans les bastions d'Odinga dans l'ouest du pays et dans plusieurs bidonvilles de Nairobi, opposaient des partisans de l'opposition, armés de pierres, aux forces de l'ordre qui les dispersaient à coups de gaz lacrymogènes. Le reste du pays, où le calme prévalait, tournait au ralenti.

Seulement, il n'existe pas un bilan définitif des pertes humaines de ces confrontations. Différents organismes de presse ont recensé 24 à 16 morts. Des chiffres qui restent très loin de ceux de l'opposition qui estime que le nombre de victimes serait de l'ordre d'une centaine de personnes y compris des enfants.

L'ONU et l'UE réagissent

En tout cas, l'appel d'Odinga à poursuivre la contestation va à l'encontre des appels de retour au calme de la communauté internationale, à sa tête le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Le diplomate a appelé samedi les dirigeants de l'opposition kényane à faire entendre leurs revendications concernant l'élection présidentielle de mardi dernier par des moyens judiciaires, et non par la violence. « M. Guterres appelle les dirigeants politiques qui contestent les résultats de l'élection à porter leurs revendications devant les institutions compétentes au regard de la Constitution », a indiqué dans un communiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général. Le secrétaire général a pris note des résultats provisoires de l'élection présidentielle de mardi et de l'annonce par les autorités électorales de la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta, selon le document.

Même position de la part de l'Union européenne. « Dans la droite ligne de l'Union africaine, l'UE attend de l'opposition qu'elle respecte les résultats et use des voies légales disponibles » pour faire valoir ses récriminations, a déclaré dans un communiqué la haute représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini.

Les élections kenyanes sont devenues systématiquement menacées par la violence puisque le pays est devenu une démocratie multipartite en 1991. Les violences post-électorales de 2007 était sans doute les plus meurtrières jusqu'à aujourd'hui. Les bilans officiels faisaient état d'au moins 1.100 morts et environ 350.000 personnes qui ont été obligées de fuir leurs maisons.

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