RDC : psychose à Kinshasa après une série d'attaques imputées à la secte Bundu Dia Kongo

Il avait promis de lancer des actions contre le pouvoir à partir de ce 7 août. Un peu plus de deux mois après son évasion de prison, Ne Muanda Nsemi, le chef de la secte Bundu Dia Kongo, a mis ses menaces à exécution. La psychose gagne Kinshasa où des adeptes de la secte ont mené plusieurs incursions dans des quartiers de Kinshasa. Au même moment, une attaque à la prison centrale de Makala laisse présager une journée tendue pendant laquelle les Kinois retiennent leur souffle.
Ibrahima Bayo Jr.
Des manifestants appelant au départ de Joseph Kabila du pouvoir, le 31 juillet dernier dans la capitale de la RDC, Kinshasa.

Le réveil à Kinshasa s'est fait au rythme du crépitement des armes. En plus des marches menées par des individus bandeau rouge sur le front, des tirs nourris ont animé le début de la journée à la prison centrale de Makala et dans les quartiers aux alentours. Que s'est-il passé ?

Confusion et psychose dans la capitale

Difficile de décrire la situation avec précision, tant la confusion et la psychose règnent dans la capitale de la RDC. Dans plusieurs quartiers des communes de Selembao, N'Djili, Matete, Boma ou Binza, des individus supposément membres de la secte Bundu Dia Kongo, bandeau rouge au front, ont mené des incursions pour scander des slogans hostiles au pouvoir de Joseph Kabila.

Sur une banderole portée par les manifestants, on pouvait lire «le Congo aux Congolais, le Rwanda aux Rwandais», allusion faite aux origines supposément rwandaises du président congolais. L'apparition de ce cortège de manifestations a été accueillie par des tirs à l'arme légère que l'on a du mal à déterminer s'ils sont de sommation.

D'un autre côté, la prison centrale de Makala, située dans la commune de Selembao, a fait l'objet d'une nouvelle attaque sur fond d'intervention des forces sécuritaires congolaises pour rétablir l'ordre. Des échanges de coups de feu sont signalés dans les quartiers mitoyens du seul centre pénitentiaire de la capitale entre les policiers et des assaillants non encore identifiés, mais que des témoins désignent comme partisans de la secte Bundu Dia Kongo.

Bundu Dia Kongo a-t-elle devancé l'agenda de l'opposition ?

Ne Muanda Nsemi, le leader de cette secte, s'était d'ailleurs évadé de cette même prison le 17 mai dernier, en profitant d'une attaque similaire menée par ses disciples et qui avait également permis à quelque 4 000 prisonniers de s'évaporer dans la nature. Tout de suite après son évasion, Ne Muanda Nsemi avait menacé de mener plusieurs actions d'envergure contre le pouvoir en place dont le déclenchement avait été fixé au 7 août 2017.

Coïncidence ou calcul, cette série d'attaques imputées à Bundu Dia Kongo intervient à la veille du lancement par l'opposition congolaise de ses «journées villes mortes», les 8 et 9 août, amorçant le début de son agenda de mise sous pression de Joseph Kabila pour le respect du calendrier des élections générales. Bundi Dia Kongo vient peut-être de leur griller la politesse !

Ibrahima Bayo Jr.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.