Climat tendu au sein du GSPR : Roch-Marc Kaboré est-il en danger au Burkina ?

Communiqué alarmiste ou guerre larvée entre les policiers et les gendarmes? En tout cas la communication du syndicat de la police burkinabè rapportant une tension au sein de cette task-force chargée de la sécurité présidentielle laisse planer le spectre pas si lointain du coup d’Etat manqué de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP). Aujourd’hui, plus que jamais, une autre question se pose : Roch-Marc Christian Kaboré est-il en danger ?
Ibrahima Bayo Jr.

Ce sont peut-être les prémices d'une crise au sein de cette unité chargée d'assurer la sécurité du locataire du Palais de Kosyam.

Climat tendu au sein de la garde prétorienne de Kaboré

«Il est parvenu à l'Union nationale de la police (UNAPOL, syndicat de la police, NDLR) qu'au Groupement de Sécurité et de Protection Républicaine (GSPR), le climat serait tendu entre les éléments policiers et gendarmes», s'alarme le syndicat de la police burkinabè dans un communiqué.

Dans le détail, c'est un capitaine de gendarmerie qui, «vexé» par l'attitude d'un officier de police, a décidé d'interdire l'accès au Palais de Kosyam à tous les policiers. Une situation dénoncée comme «une prise d'otage de la Présidence». Plus grave encore, l'Unapol demande au Président Roch-Marc Kaboré de garder un œil sur son entourage, car de «graves manigances préjudiciables sont ourdies autour de lui».

S'agit-il d'un communiqué alarmiste dans la foulée d'une querelle de «préséance» entre corps habillés ? Pour l'heure, c'est le silence radio au Palais de Kosyam comme au sein du GSPR, composé de policiers et gendarmes et chargé de la sécurité de hautes personnalités du Burkina Faso. Pour autant, cette sortie médiatique met-elle en doute la sécurité du président burkinabé ? La réponse à cette question convoque les mauvais souvenirs du coup d'Etat manqué de septembre 2015.

Face au spectre du coup d'Etat manqué, un silence de Palais

A la tête du Régiment de sécurité présidentielle, la garde prétorienne, le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, avait tenté un coup d'Etat via une prise d'otages de quelques jours de Michel Kafando, le président de la transition et quelques membres de son gouvernement.

Dans un Burkina en pleine transition, la junte échoue après une vive contestation populaire et à l'intervention de la CEDEAO. Cet épisode avait conduit à la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et son remplacement par le Groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR).

Difficile avec ce nouveau malaise de ne pas faire le parallèle entre le coup d'Etat manqué et les alertes du syndicat de la police. Mais par le passé, le peuple burkinabé a su montrer qu'il sait conserver ses acquis démocratiques et s'insurger contre toute action qui pourrait les remettre en cause. Néanmoins, le malaise s'installe au sein de la garde présidentielle. Des bruits de bottes aux portes du Palais de Kosyam où règne un silence étonnant.

Ibrahima Bayo Jr.

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