Cameroun : deux jours de deuil pour les 34 marins disparus dans le naufrage du Mundemba

La recherche des corps des marins justifie sans doute l’annonce tardive du deuil national. Deux semaines après le naufrage du « Mundemba », un navire de la marine camerounaise, au large de la presqu’île de Bakassi, les autorités camerounaises viennent de décréter deux jours de deuil national en hommage au 34 marins qui y ont péri. Mais la grande question reste pour l’heure de savoir les circonstances exactes du drame.
Ibrahima Bayo Jr.

Les drapeaux seront en berne dans tout le Cameroun et au-dessus de tous les bâtiments diplomatiques du pays à l'étranger. Deux semaines après le naufrage du « Mundemba », un décret signé par Paul Biya a annoncé un deuil national les vendredi 28 et samedi 29 juillet 2017 en l'honneur des 34 marins disparus dans le drame.

Une journée d'hommage, des funérailles et deux jours de deuil tardif

Dans le détail, la première journée de deuil sera d'ailleurs réservée à une cérémonie d'hommage sur la base militaire 201 à Yaoundé en présence de Joseph Beti Assomo, le ministre de la Défense et des 3 seuls marins rescapés, secourus in extremis après le naufrage.

Mais une question demeure : pourquoi les autorités ont attendu deux semaines après le naufrage du 16 juillet pour décréter ce deuil national ? La réponse est à trouver dans les longues et difficiles opérations de recherche des corps.

Pour l'heure, une quinzaine de corps sur les 34 disparus a pu être extraite de la carcasse du navire qui a sombré au fond des eaux, au large de Debunsha, dans le sud-ouest du Cameroun. Les corps vont être remis aux familles pour les funérailles.

Ces doutes que l'enquête doit lever

Qu'en est-il du reste des autres membres d'équipage disparus dans le drame ? Si l'on ne peut pas confirmer avec certitude leur décès, les espoirs de les retrouver vivants, près de deux semaines après le naufrage, s'amenuisent. Il n'est pas exclu que les corps aient dérivé plus loin d'où l'extension de la zone de recherche par les autorités militaires camerounaises.

Mais la vraie question qui taraude les esprits reste celle des circonstances du drame. Aux premières heures de l'annonce du naufrage du « Mundemba », les autorités ont avancé les mauvaises conditions météorologiques qui se sont vite dégradées, pour expliquer la survenue du naufrage de la Brigade d'intervention rapide (BIR).

Pourtant le navire avec à son bord 37 membres d'équipage et du matériel militaire, a fait naufrage entre 5h et 6 h du matin, après avoir traversé une zone frontalière autrefois disputée entre le Cameroun et le Nigéria, sujette aux actes de piratage.

Ces éléments entrent-ils en ligne de compte pour expliquer le drame ? En tout cas, les conclusions de l'enquête sont très attendues sur ces questions pour lever, définitivement, tous les doutes.

Ibrahima Bayo Jr.

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