Depuis Bamako, Macron appuie la force commune du G5 du Sahel

Les présidents du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger étaient à Bamako aujourd'hui pour concrétiser leur projet de force commune pour la sécurisation de leurs frontières. Un projet sur lequel l'implication française se manifeste symboliquement par la présence d'Emmanuel Macron à Bamako et concrètement avec un appui financier, technique, politique et diplomatique.
Mehdi Lahdidi

Les cinq pays du Sahel concrétisent l'union de leurs forces pour lutter ensemble contre les groupes terroristes qui déstabilisent leurs frontières. C'est l'objectif de la réunion qu'organisé le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, président en exercice du G5 Sahel, en accueillant samedi après-midi à Bamako ses pairs Idriss Déby Itno (Tchad) Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou (Niger) ainsi que le président français, Emmanuel Macron qui les a rejoint samedi à minuit. Le sommet du G5 de ce dimanche cible la concrétisation des modalités d'une nouvelle force commune entre les cinq pays du sahel qui bénéficiera, en plus de l'appui politique, d'un soutien en équipement de la France.

Leur objectif consiste à déployer une force commune dans un premier temps aux frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cette force s'ajoutera ainsi à l'opération française Barkhane qui vise et poursuit les jihadistes dans le Sahel, et à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma). Les cinq pays déploieront ensemble environ 5.000 hommes, avec l'objectif, ou plutôt l'espérance de pouvoir doubler cet effectif à terme.

Levée de fonds !

En réalité, la concrétisation de cet objectif nécessitera un soutien financier international. La France, et l'Union européenne qui appuient avec un soutien politique et diplomatique l'opération de levée de fonds, a promis de décaisser 50 millions d'euros. Restera l'appui de chaque pays-membre de l'UE avec la possibilité d'un soutien américain probablement plus technique. Le Conseil de sécurité de l'ONU, quant à lui, avait adopté en juin, une résolution qui « salue » le déploiement de cette force mais sans lui délivrer ni mandat ni fonds.

Sans une réussite de cette opération de levée de fonds, il sera économiquement douloureux pour les cinq pays de la région de financer une telle force qui nécessiterait environ 400 millions d'euros. Il faut dire que le montage financier peut se révéler très compliqué. Le Tchad, déjà engagé dans la Minusma et dans la force multinationale contre le groupe nigérian Boko Haram, avait menacé de se retirer de ce projet si la question n'est pas ficelée.

Vendredi dernier, une tribune du journal français, le Figaro, signée par les cinq présidents ainsi que Federica Mogherini, la haute représentante de l'Union européenne, soutenait l'idée que « le vide au Sahel est l'oxygène du terrorisme ».  Un engagement renouvelé et une concentration des efforts de l'Union européenne et de la communauté internationale sont nécessaires pour obtenir des impacts concrets, soutenait la tribune.

Mehdi Lahdidi

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 02/07/2017 à 22:16
Signaler
Quelle est l'idée d'avoir la France dans cette reunion?? Elle n'est pas un pays frontalier....

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.