G5 Sahel / ONU : le déploiement, en attendant le soutien financier...

L'ONU vient d'adopter à l'arraché la résolution de déploiement de la force conjointe antiterroriste dans Sahel africain. Si l'adoption a été faite à l'unanimité, signifiant un soutien politique et légal des Nations Unies, reste la question du mandat de l'organisation synonyme d'un appui financier. Une question sur laquelle les Etats Unis affichent leur réticence.

Les débats auront été âpres et longs. Après 15 jours de négociation, les pays membres du conseil de sécurité de l'ONU sont finalement parvenus à faire front commun sur le déploiement de la force conjointe antiterroriste dans le Sahel africain. Et ce à travers sa résolution 2359 qui a été adoptée à l'unanimité. Une décision qui a suscité la satisfaction de la France, ancienne puissance coloniale dans le Sahel, qui portait le projet.

« Je salue l'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité de la résolution 2359 [qui assure] le déploiement de la force conjointe du G5-Sahel », a déclaré Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères.

Pour lui, avec cette résolution, le Conseil de sécurité exprime son appui « plein, clair et entier à une initiative africaine » dans le combat contre le terrorisme et lance un appel à l'ensemble de la communauté internationale « à lui fournir assistance ». La force en question est composée de 5.000 hommes des contingents des cinq pays du Sahel (Mauritanie, Niger, Tchad, Mali et Burkina Faso) en charge de la protection des frontières de cette vaste zone sahélo saharienne, sous la direction du général malien de division, Didier Dacko.

Notons que cette approbation du Conseil de sécurité ne s'accompagne pas d'un appui financier des Nations Unies. Elle signifie uniquement un soutien politique et légal, sans le mandat de l'ONU, lequel permettrait un appui matériel et financier. Sur ce plan, il faudra compter avec la position des Etats-Unis d'Amérique, très indisposés à voter pour.

Réticences US

Le vote du déploiement des forces du G5 a été un vote à l'arraché, du fait qu'il a fallu convaincre Washington de l'utilité et de l'efficacité de cette force contre les groupes djihadistes dans la région. Le gouvernement américain s'est opposé avec véhémence à toute forme de soutien financier de la force. En fait, pour cette opération, d'après les sources de l'ONU, il y a un besoin de 8 milliards de dollars, sur lesquels les USA exigent une baisse d'un milliard de dollars. Du plomb dans l'aile pour le projet. Selon un haut fonctionnaire américain cité par le journal le Monde, les USA ont déjà payé leur part de ce projet, en mettant « 600 millions de dollars ces cinq dernières années pour offrir un soutien logistique et opérationnel à la France, qui, en tant qu'ancienne puissance coloniale, a un intérêt au Mali, ce qui n'est pas le cas des Etats-Unis ».

Aussi selon la même source, les USA soupçonneraient la France avec ce projet, de vouloir chercher une échappatoire  pour l'opération Barkhane, qui coûte 600 millions d'euros par an pour 4 000 hommes. Une position qui n'augure rien de bon pour le G5 et laisse point pointer le risque d'un retrait de la mission de l'ONU.

La question du financement est renvoyée à l'organisation d'une conférence des donateurs par les Nations-Unies. Un dernier espoir pour le G5. « Nous savons que cette guerre, c'est la nôtre, et nos chefs d'Etat ont décidé d'être à la ligne de front en mettant leurs efforts en commun et leurs moyens, modestes soient-ils, a-t-il poursuivi. Effectivement, nous avons besoin de l'appui international. Nous allons rapidement nous mettre en relation avec le Secrétaire général des Nations unies pour voir dans quelle mesure nous pouvons rapidement organiser cette conférence internationale », a déclaré le représentant du Mali à l'ONU, Issa Konfourou.

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