Tunisie : la France en appui à la lutte contre le terrorisme

Jean-Yves Le Drian ne s’est pas encore totalement départi de son costume d’ex-ministre de la Défense endossé durant tout le quinquennat de François Hollande. A son arrivée à Tunis ce dimanche 4 juin, où il a rencontré Khemaies Jhinaoui, chef de la diplomatie tunisienne, le ministre français des Affaires étrangères s’est rendu au Musée Bardo. Depuis ce lieu frappé par un attentat en 2015, Le Drian a annoncé l’appui de la France à la lutte contre le terrorisme.
Ibrahima Bayo Jr.
Prévue initialement jeudi dernier, la visite de Jean-Yves Le Drian a été reportée pour des «engagements urgents», selon un communiqué du ministère française des Affaires étrangères.

La Tunisie comme la France ont des similitudes tragiques. Frappés par le terrorisme, les deux pays vivent sous état d'urgence depuis plus d'un an. Quelques heures avant l'atterrissage de l'avion de Jean-Yves Le Drian à l'aéroport de Tunis, Khalifa Soltani, un jeune berger tunisien est enlevé et tué par des terroristes affiliés à Daech.

«Solidarité» de la France pour une collaboration avec la Tunisie

Cet assassinat a provoqué une onde de choc dans le pays, puisque son frère de la victime avait subi le même sort un an et demi plus tôt. Samedi 3 juin, un attentat frappait également Londres. Dans ce contexte, Jean Yves Le Drian a voulu mettre la lutte contre le terrorisme au cœur de sa visite. Il s'est directement rendu au musée du Bardo où une attaque terroriste avait fait 22 morts en mars 2015. C'est là que l'ex-ministre de la Défense a choisi de plaider pour le renforcement de la coopération antiterroriste entre les deux pays.

«Je voulais dès mon arrivée à Tunis rendre hommage aux victimes du terrorisme. (...) La France se tient à vos côtés. Elle prend toute sa part au combat», a lancé Jean-Yves Le Drian depuis le Bardo dans des propos rapportés par l'AFP. «Je suis parmi vous (...) pour marquer notre solidarité et notre soutien total à cette formidable vitalité démocratique de la Tunisie», a-t-il poursuivi.

L'appel a été entendu. «Le fléau terroriste nécessite une solidarité sans faille de tous les pays épris de paix», a rappelé Khemaies Jhinaoui, ministre tunisien des Affaires étrangères, qui fait savoir l'engagement de son pays à combattre le terrorisme.

Un enjeu sécuritaire et ... économique

Une collaboration France-Tunisie passera d'abord par un échange de renseignements, mais aussi par une formation des forces de sécurité tunisiennes pour faire face à ces menaces. Tunis ne cesse de rappeler que la situation chaotique en Libye a ouvert un corridor aux terroristes qui se dirigent vers le pays pour y créer des cellules ou grossir les rangs d'autres organisations terroristes. En attendant, l'assassinat terroriste des frères Soltani indigne l'opinion publique tunisienne qui s'interroge sur la réponse étatique à la prolifération de groupes terroristes depuis la révolution de 2011.

Pourtant, en plus d'être sécuritaire, la lutte contre le terrorisme est surtout un enjeu économique. Avec le climat de peur installé par les attentats, les agences de voyages et les tour-opérateurs peinent à vendre une destination de plus en plus fuie. Le tourisme, principale rentrée de devises du pays, est le premier secteur touché.

Sur le plan sécuritaire, les attentats du musée du Bardo en mars 2015, ceux de la plage de Sousse en juin dernier, mais également l'assassinat macabre des frères Soltani ont fait plusieurs victimes dans les rangs des soldats, civils, touristes étrangers et même des policiers. La Tunisie est résolue à dire : plus jamais ça !

Ibrahima Bayo Jr.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.