L’Egypte rompt ses relations avec le Qatar pour "soutien au terrorisme"

Bronca diplomatique de pays arabes contre le Qatar. En même temps que le Bahreïn, le Yémen, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite qui en ont fait l’annonce ce lundi 5 juin à l’aube, l’Egypte a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar. Deux semaines après le sommet islamo-américain où Donald Trump avait demandé une union sacrée contre le terrorisme, Le Caire dénonce le soutien supposé de Doha au terrorisme.
Ibrahima Bayo Jr.

Les ambassadeurs qataris ont 48 heures pour plier bagages et quitter Le Caire. Les « frontières maritimes et aériennes » seront également fermées. Derrière cet ultimatum acrimonieux, la rupture des relations diplomatiques que l'Egypte a décidé avec le Qatar, emboîtant le pas à des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) comme l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Yémen et le Bahreïn.

Rupture motivée par le "soutien" qatari aux Frères musulmans

« La République arabe d'Egypte a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar, à la lumière de la persistance de ce pays arabe du Golfe à avoir une attitude s'opposant à l'Egypte, et de l'échec de toute tentative visant à l'empêcher de soutenir des organisations terroristes, dont les Frères musulmans », indique une annonce officielle du ministère égyptien des Affaires étrangères.

La déclaration qui rompt avec toute subtilité diplomatique, l'Egypte accuse directement le Qatar de soutenir l'organisation des « Frères musulmans », classée comme terroriste et interdite par Le Caire. Mais en dépit cette interdiction, justifie l'Egypte dans son annonce, le Qatar continuait d'abriter sur son sol, des leaders des Frères musulmans.

Plus prolixe dans son explication, le ministère égyptien des Affaires étrangères justifie sa rupture par la promotion d'idées extrémistes d'Al-Qaïda et de l'organisation de l'Etat islamique par le Qatar, son soutien aux opérations terroristes perpétrées dans le Sinaï, ainsi que son ingérence dans les affaires intérieures de l'Egypte qui menacent la sécurité nationale égyptienne. Avant cette rupture, les rapports diplomatiques Le Caire-Doha se sont distendus depuis le coup d'Etat en 2013 contre l'ancien président islamiste, Mohamed Morsi, proche des Frères musulmans.

L'Egypte participe à bannir le Qatar de la communauté arabe

La rupture diplomatique égyptienne intervient dans le sillage du bannissement collectif de Doha du cénacle arabo-musulman. Les relations entre Doha et les capitales arabes étaient plutôt tumultueuses. Mais, ce lundi 5 juin, les capitales arabes comme Riyad, Manama, Abu Dhabi, Sanaa ont toutes annoncé une rupture de leurs relations diplomatiques avec Doha pour son « soutien au terrorisme » notamment des groupes affiliés à Al-Qaïda, Daesh et la confrérie des Frères musulmans.

Et pourtant, malgré cette navigation en eaux troubles, le Qatar avait tenté de marquer son retour lors du sommet islamo-musulman de Riyad qui avait donné lieu à une rencontre entre l'émir et Donald Trump. Le président américain avait même encouragé Doha dans la lutte contre le financement du terrorisme, contribuant à « décannibaliser » une campagne le présentant comme un « financier du terrorisme international ».

Mais les choses se sont accélérées la semaine dernière lorsque l'Agence nationale de presse du Qatar (QNA) s'est dite victime d'un acte de piratage qui a diffusé des propos attribués à l'émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Ces déclarations largement relayées par la presse arabe, rompent avec la ligne diplomatique arabe.

Dans ses propos, plus tard démentis par les autorités, l'Iran est désigné comme allié stratégique là où le sommet islamo-américain le désignait comme un Etat soutenant le terrorisme. De même, des commentaires négatifs auraient été faits sur l'administration Trump et le Hamas présenté comme le représentant légal du peuple palestinien.

De quoi provoquer l'ire des capitales arabes qui se sont tour à tour désolidarisées de Doha. A leur suite, la Libye leur a emboîté le pas. D'autres capitales arabes africaines comme Rabat, Tunis et Alger pourraient suivre le mouvement.

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaires 3
à écrit le 27/08/2017 à 20:16
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Tout cela n'est pas rassurant pour cette partie du monde qui va de l'Asie en Afique. J'espère que la sagesse prévaudra. Il n'est pas très tard de se ressaisir pour la sauvegarde de la paix mondiale

à écrit le 27/08/2017 à 20:10
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Tout cela n'est pas rassurant pour cette partie du monde qui va de l'Asie en Afique. J'espère que la sagesse prévaudra. Il n'est pas très tard de se ressaisir pour la sauvegarde de la paix mondiale

à écrit le 27/08/2017 à 20:08
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Tout cela n'est pas rassurant pour cette partie du monde qui va de l'Asie en Afique. J'espère que la sagesse prévaudra. Il n'est pas très de se ressaisir pour la sauvegarde de la paix mondiale

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