Depuis la Sicile, Issoufou demande une intervention du G7 en Libye et au Sahel

La Libye sera-t-elle le repaire de terroristes contre lequel les sept pays les plus industrialisés vont agir ? Difficile en tout cas de ne pas envisager la perspective avec le plaidoyer de Mahamadou Issoufou qui pousse dans le sens d’une intervention des sept pays les plus riches (G7) en Libye et à un soutien accru au G5 Sahel, la force régionale qui veut mener le combat contre le terrorisme.
Ibrahima Bayo Jr.

Les connexions libyennes de l'auteur présumé de l'attentat de Manchester, un attentat contre les chrétiens coptes qui a déclenché des frappes chirurgicales de l'armée égyptienne contre des positions jihadistes à Derna, dans l'extrême-est de la Libye. De quoi exacerber la perception de la menace sécuritaire libyenne.

Une stratégie multisectorielle pour "éteindre le chaudron libyen"

Lorsqu'il soulève la question à Taormina (Sicile en Italie) qui reçoit le sommet du G7, la concomitance de ces tragiques faits d'actualité ont sans doute contribuer à amplifier le plaidoyer de Mahamadou Issoufou. Le président du Niger, invité du sommet en compagnie d'autres chefs d'Etat africains et de personnalités africaines, a appelé les sept pays les plus industrialisés à intervenir en Libye.

« La lutte contre le terrorisme dans les pays du Sahel et du bassin du Lac Tchad exige que des mesures urgentes soient prises pour éteindre le chaudron Libyen », lance Mahamadou Issoufou au cours d'une réunion entre les dirigeants de sept pays les plus riches et les cinq dirigeants africains invités.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est au bord de l'implosion avec les rivalités entre le gouvernement Fayez el-Sarraj soutenu par la communauté internationale et celui de Khalifa Haftar, soutenu par l'Egypte et la Russie, et qui contrôle les terminaux pétroliers de l'est.

Les deux hommes se mènent une féroce lutte d'influence dans une Libye en proie aux milices armées. En plus des filières d'immigration clandestine que cette situation contribue à alimenter, ce chaos politico-sécuritaire accélère la prolifération des groupes jihadistes qui profitent des zones de non droit pour essaimer vers les pays voisins et même au-delà.

Le G5 Sahel, rempart contre le terrorisme, cherche "moyens nécessaires"

Pour le président du Niger qui partage 350 km de frontière avec la Libye, la stratégie de lutte contre le terrorisme doit être une stratégie multisectorielle comprenant des volets « sécuritaire, idéologique et socio-économique ». Pour accompagner cette stratégie, le président nigérien a plaidé au cours de la réunion pour les pays du G7 et l'ONU financent les « moyens nécessaires » à l'opérationnalisation de la force du G5 Sahel.

Sans cesse reporté, le lancement de cette force antiterroriste veut s'appuyer sur la collaboration et l'échange de renseignements entre les armées du Niger, du Mali, de la Mauritanie, du Tchad et du Burkina Faso pour combattre les groupes jihadistes qui sévissent dans cette région.

« Le Niger sait par expérience, l'importance de la mutualisation des capacités opérationnelles et de renseignement dans la lutte contre le terrorisme et les organisations criminelles », a expliqué Mahamadou Issoufou. Ce samedi 27 mai, à la fin des discussions qui clôturent le sommet, il faudra se ruer sur le communiqué final pour voir si l'appel du président nigérien aura été entendu par les dirigeants du G7.

Ibrahima Bayo Jr.

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