Enterrement d'Etienne Tshisekedi : un "bis repetita" de l'annulation ?

Dans les rangs du parti historique de la RDC, on dénonce des manœuvres destinées à retarder (encore !), le rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi. La tension est vive à Limete, le siège du parti du célèbre opposant, décédé le 1er février dernier. Le bâtiment qui devrait accueillir un mausolée du défunt a été encerclé par la police anti-émeute congolaise.
Ibrahima Bayo Jr.

Dans les rues kinoises, l'heure est à l'interrogation sur l'impact de cet incident sur le rapatriement de la dépouille d'Etienne Tshisekedi, prévu ce 12 mai. A 72 heures du retour du corps du défunt, le siège de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) où l'opposant historique devrait être enterré selon les vœux de ses familles biologique et politique, a été encerclé et son accès interdit.

Permanence de l'UDPS sous siège de la police

Le siège du parti d'opposition est surveillé depuis plusieurs semaines. Selon un membre du parti contacté par La Tribune Afrique, la police avait installé des tentes et des camions. Mais vers 4h du matin (heure locale), un des camions et des tentes appartenant aux forces de l'ordre ont été incendiés.

La suite est plus difficile à décortiquer. La police congolaise, qui a imputé la responsabilité de cet acte à des militants de l'UDPS, a déployé devant le siège de la permanence du parti et ses abords, un important dispositif de maintien de l'ordre. En plus d'avoir bloqué les accès, les policiers ont pénétré dans l'enceinte de la permanence. Des tirs auraient même été entendus sans que l'on puisse déterminer s'il y a des blessés.

«La police a pris le contrôle du siège», s'alarme Jean Marc-Kabund, le secrétaire général de l'UDPS. Pour lui, il ne faut pas chercher loin : les responsables de cette situation, c'est le pouvoir. «C'est un montage grossier, orchestré par le gouvernement dans le but de repousser l'arrivée du corps de notre président. Tshisekedi ne sera jamais enterré à l'étranger comme Mobutu et d'autres. Qu'il pleuve, qu'il neige, le président sera enterré en RDC», martèle le SG de l'UDPS.

Vers un énième report des funérailles d'Etienne Tshisekedi ?

Le timing de cette «invasion» policière plaide en faveur de la position du parti. Celui-ci, en accord avec les proches du défunt, avait fixé la date du rapatriement du corps d'Etienne Tshisekedi, ce 12 mai. En amont à cette date, le SG de la formation politique avait fait le déplacement à Bruxelles, avec l'objectif d'accomplir les dernières formalités d'acheminement de la dépouille de Tshisekedi, décédé le 1er février dernier dans la capitale belge, à l'âge de 84 ans.

A Kinshasa, le parti avait entamé les travaux de construction d'un mausolée à l'intérieur du siège du parti pour y enterrer le «Sphinx de Limete». Mais l'architecte belge qui avait remporté le marché pour la construction de édifice avait été arrêté, relâché puis convoqué à nouveau ce lundi 8 mai par les autorités congolaises. Pour l'UDPS, l'invasion du siège du parti par la police est à inscrire sur la longue liste des manœuvres du pouvoir pour retarder l'enterrement d'Etienne Tshisekedi.

Initialement prévue le 11 mars dernier, l'inhumation du père spirituel de l'opposition avait été reportée en raison d'une polémique sur le lieu d'inhumation. Le pouvoir qui brandissait la carte de la loi qui interdit l'enterrement dans un lieu autre qu'un cimetière, avait octroyé un carré pour l'inhumation. Un lieu refusé par les familles biologique et politique d'Etienne Tshisekedi.

Depuis, les annonces d'inhumation et d'annulation des funérailles se succèdent. Avec cet accrochage avec la police, le risque est grand de voir un bis repetita du même scénario. L'UDPS annonce une réunion de crise pour donner une position sur le report ou pas. Mais, des sources internes martèlent déjà que «la comédie du pouvoir a assez duré» et qu'«il est temps que le président repose en paix, à Limete».

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaire 1
à écrit le 25/10/2017 à 20:48
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Pourquoi etiene tshisekedi ne pas enterer?

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