RDC : mandat prolongé et élargi, effectifs réduits pour la Monusco

Les recommandations du rapport du Secrétaire général de l’Onu ont été suivies en partie seulement. Lors du vote d’une résolution, ce vendredi, le conseil de sécurité de l’Onu a prorogé le mandat de sa mission en RDC. Mais le sillage de la passe d’armes diplomatique entre Washington et Paris, les effectifs de la plus grande mission onusienne au monde vont être réduits même si son domaine d’intervention a été élargi.
Ibrahima Bayo Jr.

Au final, le mandat aura été prolongé et les effectifs réduits. La diplomatie dans les couloirs du Conseil de sécurité aura finalement réussi à concilier les positions entre Washington et Paris les conditions et les moyens du renouvellement du mandat de la Monusco. Plus grand contributeur, l'administration Trump souhaitait faire une coupe dans les très coûteuses missions onusiennes pour alléger les dépenses là où la France voulait renforcer les effectifs.

Effectifs réduits, opérations pré-électorales impactées

Un terrain de conciliation a été trouvé. Plus grande mission onusienne de maintien de la paix dans le monde, la Monusco voit ses effectifs de 19.000 soldats, observateurs de police et militaires ramener à 16.000. En réalité, cette capacité n'était que théorique.

Les effectifs réels en RDC, quelques 3.000 personnes, étaient déjà insuffisants et en deçà de leur capacité effective. Après le vote de la résolution, quelque 500 casques bleus onusiens vont quitter les rangs de la mission.

Une nouvelle qui ne devrait pas plaire à Antonio Guterres, le secrétaire général de l'Onu, qui préconisait dans un rapport présenté le 11 mars dernier devant le conseil de sécurité, l'intégration de 320 policiers supplémentaires.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a élargi les prérogatives de la mission des Nations unies pour le Congo. Traditionnellement chargés du maintien de la paix en zone de conflit, les casques bleus de la Minusco pourront exercer leur mandat sur tout le territoire congolais et sont désormais chargés de la protection des civils.

Les affrontements entre les Forces Armées de RDC (FARDC) et les milices de Kwamina Nsapu dans lesquelles on signale plusieurs bavures de soldats de l'armée et surtout l'assassinat des deux experts de l'Onu dans la région du Kassaï central ont dû peser dans cette dernière décision.

Présidentielle, en attendant que la langue de Kabila se délie

Sur le terrain politique, la réduction des effectifs devrait avoir un impact sur la présidentielle prévue en 2017. Une partie des effectifs onusiens a été souvent affectée à la sécurisation et au transport du matériel d'enrôlement des électeurs.

Mais pour l'heure après l'échec des négociations pour l'application de l'accord du 31 décembre 2016, cette perspective semble loin tout comme la continuation de l'aide de la Monusco dans le déploiement des opérations pré-électorales.

Le pays s'en remet désormais à Joseph Kabila pour arbitrer une crise dont il a été à l'origine. Son discours devant le Parlement réuni en Congrès sera décisif. Encore une fois, l'avenir de la RDC est suspendue aux lèvres de l'«héritier du Mzee ».

Ibrahima Bayo Jr.

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