Gabon : dialogue de sourds ou dialogue national ? RDV le 28 mars.

Après plusieurs mois de tractations, le dialogue politique initié par le président gabonais, Ali Bongo, va débuter le 28 mars prochain à Libreville. Une main tendue que Jean Ping, principal opposant du président élu, refuse toujours d'accepter. Ali ne risque t'il pas de prêcher seul dans le désert ? Va t-on assister à un isolement de Ping? Éléments de réponse.

Les concertations pour ce conclave avaient commencé au mois de février. Pour réunir les « fils et les filles » du pays autour d'une même table, de nombreuses commissions ont été mises en place. Elles étaient chargées de présenter un rapport final au président Ali Bongo qui, « himself », fixera ensuite la date et le lieu du dialogue. La date de ce débat qui était jusque là la grande inconnue est désormais dévoilée. Ces discussions initiées par le président gabonais, vont débuter le 28 mars prochain à Libreville, a précisé un communiqué du conseil des ministres vendredi dernier.

Ces négociations destinées à sortir le Gabon de la logique du conflit permanent et dont on ignore encore la durée sont déclinées en quatre phases. « La première phase qui consistera en la cérémonie solennelle d'ouverture, sera suivie par une seconde phase, citoyenne, au cours de laquelle la société civile apportera ses contributions selon les modalités définies par le Bureau des Assises. La troisième phase, politique, sera consacrée exclusivement aux partis politiques, avant la cérémonie solennelle de clôture ». Des facilitateurs étrangers seront invités et devront rapprocher les points de vue en cas de désaccord.

Jean Ping aux abonnés aux absents

Ali Bongo Ondimba réélu pour un second mandat de sept ans à l'issue de la présidentielle du 27 Août dernier n'a jamais cessé de jouer la main tendue à l'opposition pour un dialogue national. Sauf que son principal rival, Jean Ping, qui peine encore à digérer « sa défaite » tout en refusant tout compromis avec le pouvoir n'a manifesté pour l'heure aucun intérêt à discuter avec son « tombeur ». L'homme qui se considère toujours comme le président élu du Gabon n'en démord pas. Il attend des autorités gabonaises la reconnaissance de « sa victoire » au scrutin présidentiel. D'ailleurs il dit à qui veut l'entendre que cette interactivité prônée par la présidence n'est rien d'autre qu'une « mascarade ». Toutefois cette main tendue d'Ali Bongo a rassuré, peut soit-il, une poignée d'opposants comme l'ex-directeur de campagne de Ping, René Ndémézo Obiang. Louis Gaston Mayila, le président-fondateur de l'Union pour la nouvelle République (UPNR), qui a soutenu lors de la présidentielle d'août 2016 Jean Ping, s'est dit lui aussi favorable à une nouvelle médiation des Nations unies pour trouver des solutions à la crise sociopolitique née de cette élection. Ils ne seront pas seuls, une centaine de délégués devront pendre part à ce débat.

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