Cameroun : levée de bouclier des éditeurs contre le musellement des médias

Au Cameroun, la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) conteste l’approche actuelle du Conseil national de la communication (CNC). Un organe que le syndicat met en garde contre toute tentative de suspension ou d’interdiction définitive d’activités des organes de presse qui relayent les informations relatives à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les autorités évoquent une atteinte à la forme républicaine de l’Etat, là où l’organisation des journalistes dénonce une tentative de musellement.
Yaoundé souhaite imposer un blocus informatif sur les manifestations qui secouent les zones anglophones du Cameroun et s'attaque aux organes de presse qui relayent les revendications des opposants

Le torchon brûle entre la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (FEDIPRESSE) et le Conseil national de la Communication (CNC). En effet, le CNC a récemment menacé de fermer plusieurs organes de presse qui couvrent et relayent les manifestations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

De son côté, la FEDIPRESSE s'inscrit en faux contre cette approche du régulateur qui considère le travail des journalistes sur ledit sujet comme une « atteinte à la forme républicaine, à l'unité et à l'intégrité territoriale et aux principes démocratiques qui régissent l'Etat ». D'ailleurs, l'Organisation professionnelle dénonce une approche « confuse » du CNC sur la question de la sécession, qui est une atteinte à l'intégrité territoriale, et celle du fédéralisme, qui est une des formes que peut adopter d'un Etat républicain, dans lequel le Cameroun a vécu d'octobre 1961 à mai 1972. Les patrons de presse camerounais estiment que la restriction que tente d'imposer le CNC n'est rien d'autre que « la fin du journalisme ».

Une limitation de la liberté de presse préjudiciable à l'image du Cameroun

Pour la FEDIPRESSE, la démarche actuelle du CNC représente une tentative de limitation de la liberté de presse qui pourrait porter gravement atteinte à l'image de marque du Cameroun. L'organisation dénonce le fait que l'Etat n'agisse que pour réprimer la presse et demeure aux abonnés absents, lorsqu'il s'agit de la viabilité économique et du développement de celle-ci.

Même son de cloche du côté de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui appelle les autorités camerounaises à mettre fin aux menaces contre les médias et les journalistes. Les organisations professionnelles de presse fustigent également le musellement de la liberté d'expression avec le blocage de l'Internet dans les régions anglophones du Cameroun depuis le 17 janvier 2017.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des régions anglophones manifestent depuis décembre dernier pour un fédéralisme de l'Etat camerounais. D'aucuns même prônent la sécession, dénonçant la marginalisation de ces régions. L'absence d'Internet empêche les populations locales d'utiliser les réseaux sociaux pour échanger des informations sur les manifestations de protestation. Sachant que les médias ne sont pas autorisés à couvrir ce soulèvement.

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