Le Soudan pourra bientôt recommencer ses échanges commerciaux avec le monde entier sans inquiétude. Résultat d'un dernier grand geste de Barack Obama. Dans un de ses tous derniers courriers envoyés au congrès américain, le bientôt ancien président américain a annoncé un allègement des sanctions économiques émises contre le Soudan il y a exactement une décennie.

« Les actions d'aujourd'hui visant à lever les sanctions contre le Soudan ont été le point culminant de longues discussions bilatérales avec le Soudan. Les États-Unis et le Soudan se sont engagés à progresser dans cinq domaines clés: la fin des hostilités au Darfour, l'amélioration de l'accès de l'aide humanitaire, la cessation de l'ingérence au Sud-Soudan, le renforcement de la coopération antiterroriste, ainsi que la lutte contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Ce processus a commencé en juin 2016 », peut-on lire sur le site du Secrétariat d'Etat des Etats-Unis.

Selon le département d'Etat, le Soudan a fait beaucoup de progrès en matière de lutte contre le terrorisme et mérite bien d'être récompensé et encouragé. C'est depuis 1997 que les Etats-Unis ont émis un embargo sur le Soudan, l'accusant de soutenir les groupes terroristes islamistes et d'avoir donné un abri à Oussama Ben Laden, l'ancien chef taliban de l'Al-Qaïda, qui sera tué plus tard. Malgré ce geste de Barack Obama suivant le rapprochement entre les autorités américaines et soudanaises, les Etats-Unis maintiennent le pays de Omar-el Béchir sur la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme, en compagnie de l'Iran et la Syrie.

Trump, l'inconnu président révoquera ou révoquera pas ?

Dans une semaine, le Président Obama va devoir laisser sa place à Donald Trump son successeur élu il y a quelques semaines. Mais les deux hommes politiques ne partagent ni la même conviction ni le même bord politique. Du coup plusieurs observateurs craignent que Trump à son arrivée ne révoque certains acquis du passage d'Obama.

Le cas soudanais n'en est pas exempté. La levée de l'embargo sur le Soudan, si elle ne concerne sans doute pas l'armement, porte sur le secteur commercial et de l'investissement et ne pourra prendre effet que 6 mois après, soit pas avant juin 2017. Trump a largement le temps de le révoquer ou de le confirmer.

« Avec l'ancien (Obama, ndlr) on savait ce qu'est l'Amérique et ses quatre volonté. Mais le nouveau (Trump, ndlr) est insaisissable et on ne sait pas à quoi s'attendre avec lui », disait un diplomate africain en poste au Togo.

Pour lui, même si la diplomatie américaine a pu rassurer par rapport à certaines initiatives du président Obama, rien ne garanti sur la relation des USA avec les pays africains très prochainement.Une chose est sûre, Trump dans sa lutte contre le terrorisme aura besoin des pays africains. Il ne pourra donc pas tout révoquer et aura intérêt à garder de bonnes relations sur le continent noir.