Côte d’Ivoire : les mutins prêts à retourner dans les casernes

Le gouvernement ivoirien semble avoir décidé de montrer patte blanche face aux soldats mutinés. Pris de courts par le ralliement massif des soldats aux revendications des mutins de Bouaké, Yamoussoukro a opté pour le compromis en acceptant les revendications principalement financières des mutins.
Amine Ater
Les pourparlers entre les mutins et le ministre ivoirien de la Défense se sont tenu dans une ambiance électrique qui a failli débouché sur une séquestration de ce dernier

Une sortie de crise semble proche en Côte d'Ivoire, où une mutinerie des forces armées s'est étendue comme une traînée de poudre depuis le vendredi 6 janvier. La localité de Bouaké est depuis 3 jours, l'épicentre de cette grogne de militaires réclamant une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. De Bouaké, la mutinerie a rapidement fait tache d'huile, touchant tour à tour, Dalao, Odienné, Man, Korhogo, Akouédo pour finalement atteindre Abidjan.

Parallèlement à cette avance rapide des mutins, le gouvernement avait dépêché dès le 7 janvier une délégation à sa tête le ministre ivoirien de la Défense Alain Richard Donwahi, pour parlementer avec les soldats. Ces derniers réclamaient au gouvernement de Alassane Ouattara le paiement des primes, des augmentations de soldes, une promotion plus rapide entre les grades et des logements. Selon les médias ivoiriens, une majeure partie des mutins est constituée de soldats ayant combattus dans les milices pro-Ouattara en 2011, dirigées à l'époque par Guillaume Soro (actuel président de l'Assemblée nationale) et qui c'étaient vu promettre 10 millions de Francs CFA et un logement.

Soro se positionne, pendant que Ouattara est au Ghana

Face à ce coup de force des mutins, le gouvernement ivoirien a fait le choix du compromis, très peu de mouvements de troupes loyalistes n'ont été signalés, excepté à Abidjan. Dans une allocution télévisée le 7 janvier, le président Ouattara avait annoncé son "accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l'amélioration des conditions de vie des soldats". "Ayant marqué mon accord, je demande à tous les soldats de regagner leurs casernes pour permettre l'exécution de ces décisions dans le calme". Une situation qui n'a pas empêché ce dernier de s'envoler vers le Ghana pour assister à l'investiture de Nana Akufo-Addo, nouvellement élu.

D'un autre côté, c'est en pleine mutinerie que Guillaume Soro a décidé d'annoncer sa décision de brigué un deuxième mandat à la tête de l'Assemblée nationale. Une candidature qui a été déclarée sur les comptes officiels de Soro sur Facebook et Twitter. L'élection du président du parlement ivoirien est justement prévue le 9 janvier au cours de la séance inaugurale de l'Assemblée après les élections législatives du 18 décembre dernier. Un scrutin qui n'est toujours pas terminé, vu que le vote doit être repris dans 2 localités, après l'invalidation des gagnants du scrutin dans les villes de Kouibly et Divo.

Amine Ater

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