Côte d’Ivoire : après Bouaké, les militaires « insurgés » contrôlent Korhogo et Daloa

La Côte d’Ivoire connait un mouvement de fronde de militaires semblable à celui enregistré en 2014. Après avoir pris le contrôle de la ville de Bouaké, le mouvement semble se propager notamment dans les localités de Korhogo et Daloa. Les mutins et ex-militaires exigent le paiement de quelques 10 millions de Francs Cfa chacun en plus de logements.
Amine Ater
Les mutins ont bouclé les principaux axes des localités qu'ils contrôlent via des checkpoint et des patrouilles en attendant de négocier avec les autorités

La Côte d'Ivoire connaît depuis ce vendredi matin, une grogne de militaires et d'anciens combattants qui ont pris le contrôle de la localité de Bouaké (centre) dans la nuit du jeudi au vendredi. Selon Reuters, le fer de lance de ce soulèvement serait constitué de soldats démobilisés et d'anciens rebelles qui ont pris d'assaut la préfecture de police de Bouaké en quête d'armes avant de prendre position sur les artères principales de la ville.

Les « insurgés » ont fini par prendre le contrôle de la sortie Sud et Nord de la ville, après quelques combats sporadiques ces derniers ont réussis à prendre la base militaire et garder en otage le commandant en second de la garnison. Selon l'ONU, les assaillants se limiteraient à des patrouilles en ville, imposant de facto un couvre-feu. A l'heure où nous mettions en ligne, aucune exaction contre les populations civiles n'a été enregistrée. Parallèlement, le contingent de l'Onuci a dépêché deux escadrons de réactions rapides vers Bouaké pour contenir les mutins.

Une mutinerie qui fait tache d'huile

Après la « chute de Bouaké », des échanges de tirs ont également été signalés dans les villes de Korhogo et Daloa. Là où certains pointent du doigt d'anciens militaires, d'autres évoquent des éléments du 3e bataillon d'infanterie de l'armée régulière ivoirienne (FRCI). Selon le ministère de la Défense ivoirien, la situation serait due à des doléances de soldats sur le paiement de primes, l'augmentation de salaire, la réduction du temps à passer entre les grades ou encore l'éclaircissement sur les primes de l'Ecomog (forces armées de la CEDEAO).

Cette mutinerie serait portée par quelques 8.400 sergents, qui réclameraient 10 millions de FCFA chacun et un logement. En plus du volet financier, cette action d'éclat des mutins serait également poussée par la décision de Yamoussoukrou de délocaliser le tribunal militaire d'Abidjan à Bouaké pour une session exceptionnelle. Ce n'est pas la première fronde de militaire que connaît le pays. En 2014, la même localité de Bouaké avait enregistré une insurrection menée par les soldats de 1ère et 2ème classe qui réclamaient une accélération de l'avancement et avaient également bloqués les principaux axes de la ville. Ces derniers avaient eu gain de cause et décroché leur avancement au grade de caporal.

Amine Ater

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