CPI  : des Congolais réclament leur retrait et le Nigéria jure fidélité

Après le Burundi, l’Afrique du Sud et la Gambie, quel pays africain signera le prochain retrait de la Cours pénale internationale. Au Congo, le gouvernement est invité par les jeunes à emboîter le pas à ces pays frères. Au Nigéria en revanche, le gouvernement se veut fidèle à son engagement pour le Statut de Rome.
Ristel Tchounand

« Non à la CPI, advienne que pourra », ont crié haut et fort près de 400 jeunes Congolais battant le pavé devant le parlement à Brazzaville vendredi matin. Tous sont membres du Front patriotique (FP) et du Mouvement réveil (MR2020), des partis de la majorité présidentielle, et réclament le retrait de leur pays de la Cours pénale internationale (CPI).

Le plaidoyer entre les mains du gouvernement congolais

Leur motif :  l'« incompatibilité » du statut de Rome portant création de la CPI, ratifié par le Congo en mai 2004, avec les dispositions prévues par l'article 10 de la nouvelle Constitution congolaise, adoptée en octobre 2015, selon les déclarations à la presse locale du secrétaire général du FP, Paolo Benazo. Le texte en effet stipule :

 « Sauf en cas de perte ou de déchéance de nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou une organisation étrangère, quel que soit le motif ».

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Leur requête pourrait être bien étudiée par le gouvernement, puisque le ministre de la Justice, Pierre Mabiala, qui a reçu leur Plaidoyer a assuré que celui-ci serait « introduit entre les bonnes mains », rapporte RFI.

Au Nigéria, fidélité à la CPI

Cette manifestation congolaise intervient à un moment critique où trois pays africains, le Burundi, l'Afrique du Sud et la Gambie ont déjà signé leur retrait de cette juridiction onusienne, dénonçant un « acharnement sur les Africains ». Et pour cause, sur les dix « situations sous enquêtes » à la CPI depuis sa création en 1998 et son entrée en activité en 2002, neuf concernent des pays africains. Une réalité que le président kényan, Uhuru Kenyatta ne saurait digérer. C'est lui qui sonne le glas en février 2016, en appelant les pays africains à adopter une feuille de route pour un retrait collectif. Une démarche soutenue par  leZimbabwe et l'Ouganda.

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En dépit de cela, plusieurs pays ont affiché leur soutien à l'instance onusienne, se mettant à carreau de cette "mobilisation africaine". Il s'agit notamment du Botswana, le Sénégal ou encore le Nigéria. D'ailleurs ce jeudi, Abuja a affirmé qu'il n'a pas l'intention de se retirer de la juridiction internationale officielle.  « La CPI représente l'espoir et les aspirations de millions de personnes dans le monde. Le Nigéria en tant qu'État signataire du Statut de Rome estime que ce tribunal représente un mécanisme international pour assurer la justice pour tous », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jane Bassey Adams.

Ristel Tchounand

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