Afrique du Sud : l'ultimatum des syndicats à l'ANC

Le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) déplore l’attitude 'condescendante et arrogante de certains dirigeants' du Congrès national africain (ANC). L’organisation en alliance avec l'ANC a exigé que le pouvoir de Jacob Zuma prenne en compte les aspirations de la classe ouvrière.
Les militants du COSATU lors d'une manifestation à Durban le 23 avril 2016.

La coalition entre l'ANC et le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) vacille depuis que cette organisation syndicale accuse le gouvernement dirigé par l'ANC de ne plus prendre en compte les préoccupations de la classe ouvrière. Pour d'aucuns, c'est le signe d'une fissure croissante dans l'alliance qui inclut également le Parti communiste sud-africain (SACP). Historiquement très favorable à l'ANC et son gouvernement, le COSATU prend de plus en plus ses distances. Et l'organisation avance ses raisons.

« Le COSATU est fatigué des nombreux échecs et des promesses non tenues du gouvernement de l'ANC, de la condescendance et de l'arrogance de certains dirigeants de l'ANC qui ont rejeté les demandes légitimes du COSATU et des travailleurs comme des questions de conseil de négociation », a déclaré Sizwe Pamla, porte-parole national de l'organisation syndicale.

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Estimant qu'un certain nombre d'actions du gouvernement constituent une moquerie envers l'alliance, il dénonce également l'attitude et l'« arrogance » de certains dirigeants de l'ANC et membres du gouvernement.

Promesses non tenues

Dans les faits, le gouvernement de Jacob Zuma avait promis au COSATU la publication avant juillet 2016, du Document de travail complet sur la sécurité sociale. Mais la promesse est restée non tenue jusqu'à ce jour. « Pourtant les travailleurs sont en train de mourir de pauvreté et les derniers chiffres montrent que moins de 6% des Sud-Africains peuvent se permettre de prendre leur retraite », a regretté M. Pamla. Aujourd'hui, l'organisation syndicale exige du gouvernement sud-africain qu'il tienne son engagement envers les travailleurs et réclame la publication du document promis avant le 25 novembre 2016.

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Le COSATU déplore, en outre, la capitulation des autorités devant l'industrie médicale et l'affaiblissement de l'assurance maladie nationale (NHI). « Le gouvernement de l'ANC se plie et cède face au secteur privé qui a pour principe d'exploiter les travailleurs. Une fois de plus, nous demandons à l'ANC d'intervenir pour s'assurer que le gouvernement n'affaiblit pas son engagement au Fonds national d'assurance maladie qui est amiable aux travailleurs et qui est aussi un service public », a dénoncé le porte-parole de l'organisation syndicale.

L'augmentation du SMIC en question

Au moment où l'étau se resserre autour de Jacob Zuma -dont une large partie de la population réclame la démission- l'autre revendication des travailleurs sud-africains, l'augmentation du Smic. Ils demandent en effet au gouvernement et aux grandes entreprises de continuer les discussions nationales sur l'augmentation du salaire minimum. Le COSATU n'entend pas accepter un salaire minimum national inférieur à un salaire décent.

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L'organisation appelle à la résolution de cette question d'ici décembre 2016 afin que la mesure entre en vigueur en 2017.

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