Centrafrique : 25 morts dans des violences inter-religieuses

La Centrafrique est à nouveau en proie à des violences entre milices rivales qui font craindre le pire dans ce pays ravagé par plusieurs guerres civiles et ethno-religieuses successives.
Ibrahima Bayo Jr.

Regain de violences en République centrafricaine. Un bilan de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) fait état de la mort, ce vendredi 28 octobre dans une embuscade entre Bambari-Grimari (au nord-est) de six gendarmes et quatre civils dans une embuscade.

Lire aussi : Centrafrique : la Minusca en proie aux critiques sur fond de violences

 Un bilan qui porte à 25, le nombre de personnes mortes entre jeudi et vendredi, suite à des affrontements entre les milices anti-balaka (à majorité chrétienne) et (à majorité musulmane) qui ont fait 15 morts la veille. Dans un autre registre, une attaque des anti-balaka aurait visée 8 fonctionnaires de la Minusca alors que ceux-ci se dirigeaient vers l'aérodrome de Bambari, selon la Minusca. La même attaque aurait causé la blessure d'un enfant de 7 ans.

Flambée de violences devant l'impopularité de la Minusca

Cette nouvelle flambée des violences inter-religieuses intervient alors que les observateurs craignent que le départ de la force française Sangaris, prévu pour le lundi 31 octobre prochain ne relance une spirale de violence dans une Centrafrique déjà ravagée par à une guerre civile ethno-religieuse. La Minusca qui doit prendre le relais de la force française déployée en 2013, est très décriée pour son incapacité à protéger la population civile contre les groupes armés qui font des dizaines de morts dans les provinces centrafricaines.

A l'initiative de la société civile du pays, une pétition avait réclamé via l'organisation d'une « journée ville morte », au retrait des 11.000 soldats de la mission onusienne accusée de « passivité » voire de « complicité » dans la multiplication des morts de civils. Des heurts qui ont éclaté entre des manifestants qui érigeaient des barricades dans des endroits stratégiques de la ville et des éléments de la Minusca, ont causé la mort de 4 civils et fait 14 blessés dont 5 casques bleus.

Certains voient dans cette montée de l'impopularité de la Minusca, une façon d'apporter une caution morale à une possible prolongation de l'opération Sangaris. La population qui met en doute la capacité de la Minusca à maintenir la paix pourrait en effet demander l'extension de la durée de la mission Sangaris. Celle-ci qui s'était longtemps interposée entre les factions rebelle voyait en l'investiture du président Faustin-Archange Touadéra, la fin de la période de transition après des guerres civiles successives. Beaucoup redoutent que la multiplication de ces actes violences n'exhument les vieux démons du passé.

Ibrahima Bayo Jr.

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