Tunisie-France : des promesses et du cash dans les valises d’Edouard Philippe

La France et la Tunisie ont signé, jeudi 5 octobre, une dizaine d’accords à l’occasion de la visite effectuée par le premier ministre français à Tunis, en marge de l’édition locale de la conférence économique Rencontres Africa 2017. En plus de nouveaux engagements d’un montant de 92,3 millions d’euros, l’Agence française de développement (AFD) a confirmé son engagement d’investir 100 millions d’euros dans le pays d’ici 2020. La France confirme ainsi sa volonté d’aider la Tunisie, un de ses principaux partenaires commerciaux sur le continent, à sortir de la conjoncture économique tout en renforçant l’Etat de droit et la sécurité.
Le premier ministre français a été accueilli par son homologue tunisien Youssef Chahed lors de son arrivée à Tunis, ce jeudi 5 octobre 2017

C'est son premier voyage officiel hors d'Europe et pour l'occasion Edouard Philippe n'est pas venu les mains vides à Tunis où il était en visite de travail ce jeudi 5 octobre. Accueilli par son homologue tunisien Youssef Chahed et reçu par la suite par le président Beji Caid Essebsi, le premier ministre français a pris part dans la même journée à la réunion du haut conseil de coopération franco-tunisien et donné le coup d'envoi de l'étape tunisienne de la conférence économique « Rencontres Africa 2017»  qui a enregistré la présence de centaines d'entreprises tunisiennes, françaises et du continent.

La visite a permis aux deux chefs du gouvernement de faire le point sur le niveau des relations bilatérales entre les deux pays et d'identifier les voies et moyens devant permettre d'enrichir la dynamique de coopération franco-tunisienne. « La Tunisie et la France envisagent ensemble un avenir meilleur. Elles entretiennent déjà des relations denses, anciennes et puissantes » s'est félicité Edouard Philippe à l'issue de la conférence de presse qu'il a tenu conjointement avec Youssef Chahed. Pour le premier ministre français, « confrontées à des défis communs, la France et la Tunisie sont pleinement engagées à travailler ensemble pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation dans le droit fil de la préservation de la sécurité dans la région », a-t-il poursuivi selon des propos rapportées par l'agence officielle TAP.

La preuve de cet engagement a d'ailleurs été marquée par la signature d'une série d'accords qui ne manqueront pas de booster le développent en Tunisie d'après le premier ministre français. « La coopération que nous aspirons à développer englobe le domaine économique, l'investissement étranger et embrasse les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle » a également ajouté Edouard Philippe qui s'est appuyé sur les accords signés le même jour entre les deux pays comme l'illustration de cette dynamique franco-tunisienne.

En réponse, le chef du gouvernement tunisien a salué l'appui français qui s'étend également sur d'autres domaines prioritaires pour son pays notamment la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. « La France continue de soutenir les efforts de la Tunisie en matière d'instauration de la démocratie et de développement notamment à travers la conversion des dettes du pays en projets de développement et le financement d'un projet de développement intégrée au Sahara », s'est réjoui Chahed.

L'AFD, chef de file des investissements français en Tunisie

Lors de cette visite de 24 heures, le premier ministre français a confirmé de nouveau l'engagement de son pays à intensifier ses investissements en Tunisie. L'Agence française de développement (AFD) a ainsi promis de débloquer une enveloppe de 100 millions d'euros en faveur de projets d'investissement qui ne manqueront pas de booster l'économie tunisienne mise à mal depuis quelques années par une conjoncture difficile.

Ainsi en marge de la visite et pour matérialiser le soutien français à la Tunisie, 11 accords de coopération ont été paraphés par les deux pays pour une enveloppe de 92,3 millions d'euros et qui concernent divers secteurs.

C'est l'AFD qui se positionne comme chef de file des nouveaux engagements français en Tunisie et parmi les accords signés jeudi à Tunis, son directeur Rémy Rioux a convenu premièrement d'une lettre d'intention de soutien budgétaire aux réformes liées à la gouvernance de l'Etat. A travers le document, co-signé par Zied Laadhari ministre du Développement, de l'investissement et de la coopération internationale, l'AFD s'engage «à soutenir les réformes de l'Etat tunisien et, de manière prioritaire, celle concernant la gouvernance des entreprises publiques. « L'AFD accompagnera par un financement en prêt et en subvention la mise en œuvre de la stratégie élaborée par le gouvernement tunisien tant au niveau de la refonte du système global de gouvernance par l'Etat que de la gouvernance interne des entreprises publiques » a précisé le communiqué conjoint publié à l'issue de la visite.

De même, l'AFD a signé une conventions de financement pour le programme de Relance de l'investissement et de modernisation des exploitations agricoles (PRIMEA) pour un montant de 62 millions d'euros déclinés en un prêt souverain de 60 millions d'euros et le reste en subvention. Le programme vise à améliorer le dispositif d'aides directes de l'Etat au financement des investissements des exploitations agricoles. Sa mis en œuvre devrait permettre l'augmentation de la compétitivité et la modernisation d'environ 60 000 exploitations agricoles tunisiennes, « contribuant ainsi à l'augmentation des revenus et à la création d'emplois dans les territoires ruraux tunisiens les plus vulnérables".

L'AFD s'est également jointe à la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) française et son homologue tunisienne pour instaurer un partenariat stratégique et opérationnel en faveur de la Tunisie en vue de positionner le pays  comme « un Hub majeur pour les entrepreneurs et les start-up dans la rive sud de la Méditerranée à la croisée de l'Europe, de la région Moyen-Orient Afrique du Nord et de l'Afrique ».

Sur d'autres aspects qui concernent le secteur privé, l'AFD a signé des conventions de financement pour une ligne de crédit octroyée à AMEN Bank pour soutenir le secteur de la micro finance pour un montant de 15,3 millions d'euros dont un prêt non souverain de 15 millions d'euros, ainsi qu'une autre convention de la même nature pour une ligne de crédit verte SUNREF ( le label « finance verte » de l'AFD) à l'Union Internationale de Banque(UIB) d'une enveloppe de 15 millions d'euros en prêt non souverain.

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