Algérie : rififi au Forum africain de l’investissement

L’Algérie comptait sur le Forum africain d’investissement et d’affaires qui s’est ouvert le 3 décembre à Alger pour signifier son « grand retour » sur la scène économique africaine. Un événement qui tournera court dès la plénière d’ouverture, suite à un problème de protocole entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et Ali Haddad, patron des patrons.
Amine Ater
Le torchon brûle entre Abdelmalek Sellal (Premier ministre) et Ali Haddad, chef du patronat algérien suite à un impair protocolaire lors du Forum africain d'investissement et des affaires

Vendu depuis des semaines comme le grand retour de l'Algérie sur le champ économique africain, le Forum africain d'investissements et d'affaires a tourné court dès sa première journée. Censé présenter une image d'union entre le gouvernement algérien et le patronat aux investisseurs africains ayant fait le déplacement à Alger. Une unité de façade qui n'aura pas tenue longtemps. En effet, dès la plénière d'ouverture, juste après le discours prononcé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le chef du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, monte au pupitre pour prononcer son allocution. Selon le site algérien TSA, cette prise de parole du chef du patronat n'était pas conforme au programme et constitue un impair.

Selon les organisateurs, Ali Haddad aurait commis une maladresse en grillant la politesse au ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Un manquement au protocole qui a entraîné le départ précipité des responsables algériens en pleine intervention du patron des patrons, vidant au passage près de la moitié de la salle. Un incident qui dévoile le manque de cohésion et de synergies entre gouvernement et patronat aux yeux des investisseurs et responsables publiques africains ayant fait le déplacement à Alger. Des participants qui pour la plupart ont été invités par la diplomatie algérienne.

Un couac néfaste en terme d'image

Une réaction à chaud du Premier ministre qui étonne, vu que Sellal aurait pu communiquer son mécontentement envers le chef du patronat, aux organisateurs via son chef de cabinet. Ce dernier aurait pu faciliter le départ sans couac du Premier ministre algérien, sans pour autant attirer l'attention sur ce malentendu. Un simple quiproquo qui s'est transformé en un impair protocolaire envers les participants étrangers présents sous invitation du gouvernement.

C'est surtout une réaction à chaud qui risque d'échauder les partenaires économiques africains potentiels, qui ont assisté à cette manifestation du désaccord entre le patronat et le gouvernement. Une incertitude qui pourrait impacter négativement la volonté de l'Algérie de s'ouvrir davantage sur les marchés subsahariens.

Reste à espérer que les derniers jours de ce forum soient mis à contribution pour rattraper cet impair et rendre à cet événement sa vocation originel, à savoir replacer l'Algérie sur l'échiquier économique continental.

Amine Ater

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.