Egypte : freiner l'inflation est la priorité, insiste le FMI

Jihad Azour, directeur du Fonds monétaire international au Moyen-Orient, vient d'aviser les autorités égyptiennes qu'elles devraient lutter prioritairement contre l'inflation. Azour siège depuis quelques jours au Caire, à la tête d'une mission dont l'objectif est d'effectuer un examen des réformes économiques lancées par le gouvernement.
Chris Jarvis, chef de la mission du FMI au Caire de l’année dernière, Amr El-Garhy, ministre des Finances et Tarek Amer, le gouverneur de la Banque centrale d’Egypte, lors d’une conférence de presse, le 11 août 2106 au Caire.

Face à la montée insoutenable de l'inflation en Egypte, un des responsables du Fonds monétaire international (FMI) s'est exprimé de manière à faire de la pression sur les dirigeants du pays. Selon Jihad Azour, directeur au Moyen-Orient du FMI, les dirigeants égyptiens devraient mettre la lutte contre la montée de l'inflation en priorité. D'après lui, cette montée vertigineuse de l'inflation pourrait constituer un blocage à la relance économique de l'Egypte. Il a indiqué que plusieurs possibilités sont à la disposition du gouvernement pour maîtriser l'inflation, mais que les taux d'intérêt sont «un bon instrument» pour parvenir aux bons résultats.

Pour la presse locale, ces propos du responsable régional du FMI viennent confirmer une rumeur de plus en plus persistante. Celle-ci voudrait que le FMI ait recommandé à la Banque centrale égyptienne (BCE) de revoir à la hausse ses taux directeurs à nouveau, après la montée de l'inflation à 30 % dernièrement, suite à une décision de la BCE de laisser flotter sa monnaie dans la journée du 3 novembre 2016. L'institution avait alors augmenté son taux directeur de 3 % à 14,75 %.

Ces décisions n'ont effectivement rien fait d'autre que d'empirer la situation économique dans le pays. L'inflation s'est mise à grimper en flèche. Depuis quelque temps, l'Egypte attend impatiemment le versement de la deuxième tranche du programme triennal de prêt de 12 milliards de dollars du FMI. Cette enveloppe devrait permettre au pays de subventionner certains secteurs d'activités, de procéder aux investissements divers et de mettre en place les réformes en cours. Un dernier point sur lequel la délégation du FMI se penche actuellement.

En attendant le déblocage de la seconde tranche du programme triennal

La délégation du FMI, au Caire depuis le dimanche 30 avril, y sera encore jusqu'à ce 11 mai. Sa mission est simple : effectuer un premier examen sur les réformes économiques lancées par le gouvernement égyptien, avant de procéder au décaissement de la deuxième tranche du programme triennal de prêt de 12 milliards de dollars. Le groupe du FMI aura donc plusieurs séances de travail avec le ministère des Finances et les responsables de la Banque centrale.

Consciente de l'importance des réformes profondes pour son économie, l'Egypte en a beaucoup entrepris depuis 2016. A ce rang, on citera la réduction du déficit budgétaire, l'introduction d'une taxe sur la valeur ajoutée, la privatisation de certaines banques et compagnies d'énergie publiques, la réduction de subventions aux produits énergétiques et la libéralisation du taux de change.

Février dernier, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a dû féliciter le pays, expliquant qu'il faisait d'énormes progrès dans l'exécution des réformes. Ainsi donc, à l'issue de l'examen, si les rapports sont concluants, la deuxième tranche d'une valeur de 1,25 milliard de dollars pourrait être débloquée entre mai et juin 2017, croit-on au ministère des Finances.

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