Le secteur financier ghanéen en arrêt technique

Après la récession, la découverte de dettes cachées et la crise qui secoue le secteur du cacao, les opérateurs ghanéens doivent aujourd'hui faire face au blocage de la Commission des valeurs mobilières et du change. Depuis six mois, la structure financière attend toujours la désignation d'un nouveau conseil d’administration en remplacement de l’ancien, limogé en janvier dernier.
Amine Ater
Comme promis par le président ghanéen, un nouveau conseil d'administration de la Commission des valeurs mobilières et du change devrait être nommé en septembre prochain.

Les opérateurs ghanéens ne peuvent recourir aux levées de fonds depuis que l'organisme de réglementation des valeurs mobilières attend la nomination d'un conseil, 6 mois après la fin du mandat de l'ancien comité. Résultat : la Commission des valeurs mobilières et du change du Ghana est incapable d'autoriser plus de 2 ventes d'obligations de sociétés.

En attendant septembre

 La structure peine également à traiter les demandes de courtiers et de gestionnaires de fonds, puisque les approbations ne peuvent être accordées que par un Conseil entièrement constitué. Le précédent conseil a été dissolu en janvier dernier sur ordre du président Nana Akufo-Addo. Une situation qui a poussé l'Exécutif à annoncer la mise en place d'un nouveau conseil d'administration en septembre prochain.

D'ailleurs, la HFC Bank Ghana vient d'annoncer le report d'une assemblée extraordinaire dont l'ordre du jour était de proposer aux actionnaires de voter pour une offre d'achat de 11,4 millions de dollars en septembre prochain. Un report que la banque explique par sa volonté de sécuriser l'opération de cession. Cette période devrait également coïncider avec une révision des exigences de fonds propres de la banque centrale ghanéenne.

Une opération en 8 mois

Cette situation impacte également les activités de la bourse d'Accra. En effet, aucune vente n'a été enregistrée depuis la clôture de l'appel public à l'épargne d'Access Bank Ghana en décembre dernier. En attendant, les officiels ghanéens tentent de rassurer les opérateurs économiques en multipliant les sorties où ils rappellent la mobilisation de la Présidence pour la mise en place d'un nouveau conseil d'administration.

En attendant, la Commission des valeurs mobilières et du change s'apparente à une coquille vide dont la direction serait impuissante face à un éventuel crash du marché. La structure est également dans l'incapacité de suspendre ou de révoquer une licence en cas de besoin, vu que seul le conseil est habilité à prendre ce genre de mesures. Elle est aussi dans l'incapacité d'exercer ses fonctions de contrôle sur les entreprises déjà cotées.

Amine Ater

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