Afrique du Sud : Steinhoff maintient ses ambitions à l’international

Le très discret groupe Sud-africain, Steinhoff, vient de faire un pas de plus dans son internationalisation en inscrivant séparément ses actifs africains à la Bourse de Johannesburg. Une opération qui vise à revaloriser ses filiales et remettre de l’ordre dans les finances du groupe, qui a connu une contraction suite à la fusion avortée avec le numéro 1 africain de la grande distribution Shoprite. Cette séparation pourrait également permettre la réduction de la dette de Steinhoff qui a enchaîné les acquisitions en Europe, aux Etats Unis et en Océanie depuis 2011.
Amine Ater
Le Sud-Africain Steinhoff semble décider à renforcer sa position en Europe où il a multiplié les acquisitions comme l'enseigne GMS anglaise Poundland ou le retailer Conforama

Le géant sud-africain Steinhoff International Holdings vient de franchir une nouvelle étape dans son expansion à l'international, en inscrivant séparément ses actifs africains à la Bourse de Johannesburg. Une opération qui vient près de 18 mois après le transfert d'une partie de ses actifs au niveau de la place de Francfort. Cette séparation est justifiée par l'entreprise comme un moyen de fixer une nouvelle tarification pour ses actifs.

Rassurer les investisseurs

Une manière pour le management de Steinhoff d'offrir une meilleure valorisation de ces titres aux actionnaires, après la fin des négociations pour la fusion avec Shoprite Holdings. En clair, l'objectif est de créer de la valeur pour les investisseurs de Steinhoff, notamment le milliardaire Christo Wiese, après la baisse récente de 10% de la valeur des parts de l'entreprise. Une correction liée à l'arrêt surprise des négociations avec le numéro 1 de la grande distribution en Afrique du Sud, Shoprite, en février dernier.

Cette opération englobe des filiales importantes du groupe, comme le détaillant de prêt à porter Pepkor et la chaîne d'ameublement JD Group Ltd. Une fois séparée de ses filiales, la maison mère de Steinhoff devrait être valorisée entre 60 et 40 milliards de rands, soit entre 4,5 et 2,5 milliards de dollars. Une valorisation qui dépendra de l'évolution de la dette de Steinhoff. Ce mouvement reflète par ailleurs, la transformation en cours chez le très discret géant mondial du retail, avec près de 2 tiers de ses revenus générés en dehors de l'Afrique.

Une fusion loin d'être enterrée

Une cession avantageuse de ces filiales par Steinhoff permettrait au groupe de réduire considérablement sa dette libellée en Rand et à étendre son réseau de distribution en Afrique voire de redémarrer les discussions sur la fusion avec Shoprite. La Société d'investissement public d'Afrique du Sud a de son côté fait part d'une possible augmentation de ses parts dans le capital de Steinhoff, en cas de réussite de cette opération.

Bien que les premières négociations Steinhoff-Shoprit n'aient pas abouties, l'idée d'une fusion entre les deux mastodontes reste réaliste. En effet, les deux groupes ont un investisseur de taille en commun, le milliardaire sud-africain Christoffel Wiese, qui a acquis la majorité des parts de Steinhoff après que le businessman ait rappelons-le, cédé sa chaîne de prêt à porter Pepkor au groupe pour 62,8 milliards de rands (4,6 milliards de dollars) en 2014. Ce dernier est également le plus important investisseur de Shoprite et a confirmé publiquement que de « nouvelles options avec Shoprite sont à l'étude ». En plus des retailers de Pepkor et JD, les actifs africains de Steinhoff comptent les magasins de meubles Tekkie Town et Poco. Des entreprises ombrelles dont les ventes combinées au niveau continental ont rapporté en septembre dernier 4,3 milliards d'euros au groupe sud-africain.

L'Europe en ligne de mire

Il n'empêche que l'internationalisation des activités du groupe continue à se développer, en témoigne la série de prises de contrôle d'entreprises au Royaume Uni, aux Etats Unis ou encore en Australie. Une boulimie qui a nécessité une enveloppe de 3 milliards de dollars. Des acquisitions qui englobent la chaîne U.K Poundland Group, Mattress Firm Holding (Etats-Unis) et Australia's Fantastic Holdings. Le groupe est actuellement présent dans 44 pays et a vu sa position en Europe renforcée suite au rachat de Conforama en 2011. Un deal qui a permis à la multinationale de mettre la main sur un réseau de 200 magasins répartis entre la France, l'Espagne, la Suisse, le Portugal, le Luxembourg, l'Italie et la Croatie.

En l'espace de 6 ans, Steinhoff s'est imposé comme le deuxième fournisseur de meubles en Europe. Le vieux-continent représente 60% des 10 milliards d'euros de ventes annuelles engrangées par le groupe. Un attrait pour le marché européen lié à l'histoire du groupe, fondé en 1964 en Allemagne, le management a décidé de « déménager », l'entreprise de Basse-Saxe en Afrique du Sud en 1997. Contrairement à ses concurrents européens, qui misent sur les marchés émergents, Steinhoff multiplie les acquisitions sur les marchés matures. Une stratégie confortée par la reprise post-crise financière dans les marchés européens.

Cet attrait pour l'Europe a été confirmé le 12 mai dernier, avec l'acquisition de 17% du tour de table de la plateforme e-commerce, Showroomprivé. Montant de l'opération: 157,4 millions d'euros. Un investissement qui offre au passage à Steinhoff une plateforme de vente fortes de 28 millions de membres. Le groupe sud-africain compte également faire du site, sa figure de proue au niveau du e-commerce.

Amine Ater

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