Algérie : l'Emprunt national met à nu la frilosité des banques

L'Emprunt national pour la croissance économique a fini par mettre à nu la situation précaire des banques algériennes qui, par ricochet, ont trouvé des difficultés sérieuses à constituer leurs réserves obligatoires. Face à ce constat, la Banque d'Algérie a dû amputer le taux de réserve obligatoire de moitié.

Déjà en avril 2016, quelque 20 milliards de dinars (DA) d'obligations ont été souscrites au niveau des agences de la Banque Extérieure d'Algérie (BEA) dans le cadre de l'Emprunt national pour la croissance économique. L'emprunt obligataire est intervenu dans une situation de difficulté lors de laquelle ont souscrit les banques aussi bien que les entreprises et particuliers, et a fini par mettre à nu la situation précaire des banques qui, par ricochet, ont trouvé des difficultés sérieuses à constituer leurs réserves obligatoires.

La Banque d'Algérie, a consenti pour la deuxième fois en une année à une réduction du niveau de cette réserve obligatoire en la ramenant de 8 à 4%. Ce qui a été politiquement correct puisque l'opération s'est soldée par une levée de 568 milliards de dinars avant que les banques montrent des signes d'essoufflement. La satisfaction d'absorber dans le circuit officiel l'argent de l'informel était le deuxième objectif atteint par le même coup à savoir financer l'économie et absorber une partie de l'argent de l'informel.

Maintenant que l'emprunt national pour la croissance économique (ENCE) lancé le 17 avril et bouclée le 16 octobre 2016 est arrivé à échéance pour les remboursements, les banques se font concurrence sur le marché interbancaire pour prêter de l'argent. Certaines d'entre elles éprouvées par le manque de dépôts peinent à honorer l'obligation de constituer la réserve obligatoire, mensuelles constituée du total des dépôts en dinars, les devises ne sont pas comptabilisées.

Réorientation de la politique de la Banque d'Algérie

Depuis, 2016, la Banque d'Algérie et en prévision d'assèchement de la liquidité bancaire, a consenti la réduction du plafond de cette réserve le ramenant de 12% à 8%, en mai 2016. Mais, cela s'avère insuffisant. La Banque d'Algérie décide alors de consentir une nouvelle coupe cette fois de 50% en ramenant le taux de 8 à 4%.

En l'espace de trois ans, la Banque Centrale est passée de régulateur de surliquidités à modérateur de cet assèchement. Pendant de longues années comme expliqué dans son communiqué, la Banque d'Algérie a opté pour une politique d'absorption des surliquidités en mettant en œuvre des instruments d'absorption de la liquidité en sa possession tel que les reprises de liquidités à 7 jours, 3 et 6 mois avec rémunération.

Suite à la baisse des recettes d'exportations, la Banque d'Algérie a de fait, réorienté sa politique pour jouer sur le tableau de la réserve obligatoire permettant aux banques de souffler, car ces dernières, en plus du fait qu'elles soient tenues de constituer cette réserve, sont passibles de pénalités en cas de défaillance.

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