Côte d'Ivoire : la BHCI et Versus Bank privatisées avant la fin 2017

La privatisation de la Banque de l'habitat de Côte d'Ivoire et de Versus Bank interviendra avant la fin de l'année 2017, a-t-on appris du dernier rapport de la Banque mondiale sur la Côte d'Ivoire. L'opération visant les deux établissements bancaires avait été annoncée quelques années plutôt.
La privatisation de la BHCI avait été recommandée en 2013 par le cabinet d'audit PwC.

C'est peut-être bientôt l'épilogue de l'affaire de cession des actifs de l'Etat concernant deux banques en Côte d'Ivoire. La privatisation de la Banque de l'habitat de Côte d'Ivoire (BHCI) et de Versus Bank, enclenchée depuis 2015, aura lieu d'ici la fin de l'année 2017, annonce la Banque mondiale. «La privatisation de la BHCI (51,6%, NDLR) et de Versus Bank (100%, NDLR) a été annoncée et devrait intervenir avant la fin de 2017», indique l'institution de Bretton Woods dans son rapport sur la Côte d'Ivoire publié en juillet 2017.

En termes de procédure, un mandat a été octroyé par le conseil financier à la banque d'affaires Rothschild, acteur majeur de la fusion-acquisition, pour la cession des actifs dans le cadre de la privatisation de Versus-Bank. D'après le schéma de référence pour la cession des actifs de l'établissement bancaire, près de 67% du capital de Versus Bank devraient être cédés à un groupe bancaire et 33% à des investisseurs nationaux.

Pour ce qui est de la BHCI, sa privatisation avait été recommandée en 2013 par le cabinet d'audit PwC. Dans une étude dont les conclusions ont été partagées avec le gouvernement ivoirien, le cabinet avait expliqué que cette opération était nécessaire pour sauver les actifs de la banque. «Pour sauver la banque, il fallait lancer sa privatisation, car elle perd beaucoup d'argent. Mais, avant cela, elle doit redevenir une banque universelle», avait expliqué en décembre 2015, Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.

A l'époque déjà, le gouvernement qui détenait 55,9% de parts devrait céder 51% au secteur privé et 4,9% au personnel de la Banque. Le calendrier de la privatisation n'ayant pas été dévoilé, ce rapport de la Banque mondiale apporte une précision de taille.

Une situation préoccupante

La Côte d'Ivoire avait déjà commencé à céder ses parts dans ses établissements bancaires depuis quelques années. Au mois de juillet de cette année, elle a cédé 841 500 actions représentant 10% de ses parts dans le capital de Nsia Banque sur le marché boursier régional. Un exemple qui illustre parfaitement les conclusions contenues dans le rapport de la Banque mondiale sur les quelques entraves que rencontre le secteur bancaire du pays.

Malgré la croissance du marché financier grâce à l'extension des crédits, note le rapport, des signes de fragilité persistent. Ainsi, à la fin de l'année dernière, 7 banques sur 23 qui représentent 4% des actifs du système «n'observaient pas le ratio minimum de fonds propres».

« Le ratio moyen des fonds propres de l'ensemble des banques est aussi tombé à 8,04% fin 2016, soit seulement légèrement au-dessus de la norme de 8% établie par l'UEMOA. Par contre, la part des prêts improductifs dans leur portefeuille a baissé en 2016 (9%, NDLR) par rapport à 2015 (10,6%, NDLR)», indique les analystes de la Banque mondiale.

Ceux-ci ajoutent également que le déficit budgétaire de la Côte d'Ivoire s'est «détérioré de plus de 1% du Produit intérieur brut en 2016 pour atteindre 4% du PIB. Cette dégradation s'explique par la baisse de l'effort fiscal et une hausse des dépenses, même si leur taux d'expansion a été moins rapide qu'en 2015».

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