Maroc / Banques : « Big bug » à la Société Générale

Des milliers de salariés marocains ont connu une fin de mois délicate suite à de sérieuses perturbations dans la réception de leurs salaires du mois de juin 2017. Ce dysfonctionnement interne à la Banque a ainsi touché les employés d’entreprises clientes de la filiale marocaine du géant français, Société Générale. D'autant plus qu'il a coïncidé avec les festivités de la fin du ramadan, période de grande consommation équivalant à un week-end de Noël en France. Un bug qui aura mis sous pression nombre d’entreprises marocaines, alors que le management de la Banque a opté pour la politique de l’omerta.
Amine Ater

La filiale marocaine de la Société Générale vient d'enregistrer des perturbations lors des opérations de virement de salaires qu'elle gère entre la fin juin et le début juillet (25 juin au 6 juillet). Des perturbations qui ont affecté plusieurs milliers de salariés, d'autant plus qu'elles ont malencontreusement coïncidé avec les festivités de la fin du ramadan, soit une période de grande consommation au Maroc, à l'image d'un week-end de Noël en France. Ce concours de circonstances a amplifié l'effet de ces retards sur le quotidien des principaux intéressés, à savoir les salariés dont la paie transite via le réseau de SG Maroc.

Fin de ramadan agitée

Les entreprises clientes de la Société Générale ont de leur côté dû faire face aux interrogations de leurs salariés sans avoir de réponse ou d'explications à leur donner. Derrière cette situation, le black-out imposé par la Banque sur la question. Un profil bas facilité par les 4 jours de trêve offerts par le week-end prolongé du Aïd (fête de la fin du ramadan) qui s'est étalé du 24 au 27 juin. Une fois le break fini, les différentes succursales de la Banque se sont retrouvées submergées de plaintes et réclamations d'entreprises de toutes tailles, elles-mêmes mises sous pression par leurs salariés.

Selon nos informations, ce «retard» aurait affecté d'importants centres d'appels, des prestataires de services urbains, des entreprises d'intérim ou encore des sous-traitants d'importantes sociétés publiques. Un blocage dont l'origine a attisé bien des rumeurs, allant jusqu'à l'imputer à une cyber-attaque.

Selon des sources au sein de la Société Générale ayant requis l'anonymat, «cette situation n'a rien à voir avec une brèche de sécurité ou la péremption des certificats de la solution Sogecashnet. Notre ingénierie informatique qui gère les virements a connu des dysfonctionnements qui ont perturbé les opérations. Résultat des comptes, seule une partie des virements a été transférée en temps et en heure».

Circulez, il n'y a rien à voir !

Contacté par La Tribune Afrique, le management de la Société Générale a dans un premier temps précisé que «ce retard était dû à des tests qui ont causé certains bugs corrigibles au niveau de la plateforme Sogecashnet, utilisée par l'ensemble des entreprises clientes».

Après cette précision de la Banque, formulée lors d'un échange téléphonique, une série de questions a été transmise au management de Société Générale, pour apporter des éclaircissements sur ces «bugs». Un questionnaire auquel le management de la Banque n'a apporté qu'une seule réponse qui tranche avec ses premières déclarations.

«Nous gérons chaque fin de mois un volume très important d'ordres de paiement que nous traitons dans les meilleurs délais et selon les exigences de nos clients. Nous avons reçu cette fin de mois des volumes très importants, la preuve de la confiance de nos clients dans notre dispositif et nous les en remercions. Nous avons mis en place les moyens nécessaires et adéquats afin de traiter ces transactions dont la quasi-totalité a été exécutée entre le vendredi 30 et le lundi 3 juillet. Les experts Paiement & Cash Management Société Générale restent à la disposition de nos clients, pour les informer et leurs présenter les solutions les plus sécurisées et optimisées en terme de délais de traitement», botte en touche le management de Société Générale.

«Circulez, rien à déclarer !». La communication de crise de SG Maroc peut être résumée en ces termes. La Banque n'est pas la première à enregistrer un «bug» lors des opérations de virement des salaires pour le compte de ses clients. Une autre filiale d'un groupe français, la BMCI (BNP Paribas), a enregistré un problème semblable, il y a quelques mois. Un bug qui a notamment impacté l'une des plus importantes compagnies d'assurance du Royaume. Ce sont donc deux banques de la place qui enregistrent des difficultés lors des traitements de salaires à quelques mois d'intervalles sans qu'aucune n'ait détaillé les raisons derrière ces bugs.

Amine Ater

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