Maroc : la BCP prépare ses clients à la libéralisation du dirham

Le Maroc va entamer, à partir de juin prochain, la réforme de son marché de change. Le processus qui devrait déboucher sur une libéralisation progressive du régime ne manque pas d’avantages mais aussi des risques ce qui amplifie les défis principalement pour les opérateurs. Les établissements bancaires du pays, à l’image de la BCP, anticipent l’entrée en vigueur des nouvelles mesures afin de mieux préparer ses clients à mieux manager les risques.

Ce n'est pas encore le top départ du processus de libéralisation du régime de change marocain mais pour les établissements bancaires, il faut s'y préparer déjà et par la même occasion, préparer les clients. Depuis que la Banque centrale marocaine a en effet annoncé le démarrage, en juin prochain, de la réforme du régime de change actuel, les initiatives se multiplient de la part de plusieurs établissements bancaires marocains pour préparer le marché à la libéralisation du régime de change.

Le dernier exemple en date, c'est la caravane lancée dans plusieurs grandes villes du royaume par le deuxième groupe bancaire du pays, la Banque centrale populaire (BCP) à travers sa filiale spécialisée sur les marchés de capitaux (BMC), afin d'échanger avec les opérateurs sur les enjeux de cette réforme mais aussi ses éventuelles répercussions sur leurs activités ainsi que les offres qui seront proposées en matière d'outil de couverture de risques.

L'initiative qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie d'accompagnement de la clientèle corporate et institutionnelle de la BCP qui est présente dans une dizaine de pays africain à travers le groupe Banque Atlantique. A travers le cycle « Cap Market », elle permet aux principaux responsables de la banque d'échanger avec les opérateurs sur les thématiques majeures de l'actualité nationale mais aussi mondiale qui peuvent affecter les activités économiques et industrielles. Au Maroc, le sujet qui fait actuellement la une, c'est justement cette réforme de régime de change qui va se traduire par un passage du système fixe actuel basé sur la parité vers une flexibilité c'est-à-dire la libéralisation du régime. Le processus sera étalé sur plusieurs années selon les explications du gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM) mais suscite déjà des inquiétudes auprès des opérateurs sur les effets qui seront induits par la libéralisation du Dirham, la monnaie marocaine.

Management des risques

Selon les autorités marocaines, "la réforme du régime de change permettre de réduire la vulnérabilité de l'économie marocaine face à l'impact des chocs exogènes et endogènes". Les opérateurs restent encore assez circonspect par rapport aux changements qu'engendrera le processus. Lors de l'étape de Rabat, ce jeudi 10 mai, les questions ont été légions sur les risques auxquels devraient faire face le Maroc une fois le nouveau régime adopté. Des questions légitimes au vu de ce qui a été enregistré dans certains pays à la suite de l'adoption du même régime comme c'était le cas en Egypte qui a vu sa monnaie significativement se déprécier dès le lendemain du passage d'un régime fixe à un régime flexible.

Les responsables de la BCP ont tenu à rassurer, sur la base des analyses d'éminents experts que le contexte n'étant pas le même, l'Egypte ayant été obligé de réformer son régime de change en raison d'une crise économique assez prononcée alors qu'au Maroc, la conjoncture est actuellement des plus favorables. Ce qui n'empêche pas la présence des risques potentiels surtout dans un contexte économique mondiale qui fait face à une amplification des facteurs à risques.

C'est du reste pour cette raison que les banques marocaines se préparent et prennent en compte les enjeux de la réforme ainsi que ses répercussions sur d'autres aspects de la vie économique ou des activités commerciales. Durant les différentes étapes de la caravane de la BCP, l'occasion est donc saisie par les analystes pour présenter les différents instruments de couverture des risques marchés dans le cadre du nouveau régime. C'est du reste, l'objectif visé à travers la thématique centrale de ces cycles de rencontres avec les opérateurs qui porte sur le nouveau marché des changes au Maroc  et ses conséquences sur la flexibilité du régime et les nouvelles instructions en matière de change qui sont  attendues dans les prochains mois.

Avec une économie mondiale qui connait régulièrement des fluctuations et de nouvelles règles induisant une plus grande volatilité de la monnaie, les opérateurs économiques devront  mettre en place des stratégies de couverture des risques. De nouveaux défis pour les entreprises marocaines qui se préparent avec l'appui des différentes banques, à anticiper le démarrage du processus de libéralisation en tenant compte des différents enjeux stratégiques pour une économie qui se veut plus diversifiée et connectée au monde.

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